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Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
The wonderful world of H.C. Andersen – les contes et la vie d’Andersen en vrai!
Posté le Lundi 01 décembre 2008dans Copenhague, H.C. Andersen, Littérature, Musées, Payspar Alexandre RosaImprimerIl était un écrivain danois qui a marqué l’histoire avec ses contes de fées qui aujourd’hui encore bercent l’enfance des têtes blondes du monde entier. Né à Odense le 2 Avril 1805, il a lui-même eu une enfance difficile. Plus d’un siècle plus tard pourtant, ses recueils de contes se vendent encore, et ses personnages sont devenus célèbres. L’une d’entre elles est même devenue l’emblème de sa ville d’adoption. Je parle bien sûr de la Petite Sirène, qui contemple le grand large depuis le port de Copenhague.
Ce grand visionnaire, c’est Hans Christian Andersen, plus communément appelé en Scandinavie H.C. Andersen, tout simplement. Que l’on aille à Odense où sa maison se visite ou à Copenhague où il a écrit la plupart de ses succès, le touriste de passage au Danemark ne peut échapper au maître, puisque sa trace est de partout. Il a rencontré les plus grands auteurs de son temps, et les plus grands monarques. Il méritait donc bien son musée.
Situé sur Rådhuspladsen, la place de l’Hôtel de Ville de Copenhague, ce musée est plus une attraction touristique moderne dans le style d’un parc d’attractions plutôt qu’un grenier à reliques. En effet, sauf quelques exceptions, rien dans ce « Wonderful World of H.C. Andersen » n’est authentique. Ici, on a privilégié la reconstitution et l’immersion du visiteur dans la vie d’Andersen, puis dans ses contes.
On est accueilli à l’entrée par une statue d’Andersen (ci-dessus en haut) assis sur son trône. Contrairement aux autres statues de l’auteur qui décorent les divers parcs municipaux de la ville, celle-ci n’est pas l’oeuvre d’un maître. Il s’agit, comme il se doit, d’une reproduction en fibre de verre. L’intérêt de cette dernière est qu’elle pouvait parler à l’origine, la lèvre inférieure d’Andersen étant mobile. Cet effet a malheureusement disparu.
Qu’à cela ne tienne! La reconstitution de sa ville natale d’Odense est suffisamment bien faite pour nous attirer plus avant. Et bien nous en prendra, tant ce musée est un bon compromis entre attraction pour enfants et source d’informations pour adultes.
Le musée se visite comme un circuit. On traverse tout d’abord la ville d’Odense au XIXème siècle, dans laquelle on passe devant la maison dans laquelle Andersen a passé son enfance, avant de visiter son étude d’adulte. Puis on visite les contes de l’auteur, représentés dans des dioramas interactifs.
La première partie du musée est la plus immersive pour tout amoureux de thématisation. Même si les décors sont superbement réalisés, les fonds sont quant à eux de simples impressions en 2 dimensions sur les murs de chaque pièce. Le style choisi est volontairement semi-dessiné, ce qui donne un style très joyeux et agréable à l’ensemble. Au travers des diverses salles, on découvre la vie tourmentée d’Andersen, de sa jeunesse solitaire à son succès en tant qu’adulte. On y apprend qu’il a d’abord été raillé pour son physique peu avantageux, et qu’il s’était ainsi réfugié dans la dramaturgie.
Ayant perdu son père à 11 ans après avoir vécu avec lui et sa mère dans l’unique pièce de leur maison, Andersen a très tôt développé une puissante imagination. Il s’ensuivit l’écriture d’un opéra. Andersen voulant devenir chanteur, il déménagea à Copenhague en 1819, à seulement 14 ans. Là, il dût se confronter à la dure réalité des choses : son opéra n’était pas bon et sa voix n’avait pas le niveau nécessaire. Ridiculisé et moqué, il fût presque réduit à la disette jusqu’à ce qu’on lui donne une chance.
Jonas Collin le repéra et devint son ami. Il lui fit rencontrer le Roi du Danemark Christian VI. Ce dernier, intéressé par le jeune Andersen plein d’ambition, l’envoya durant quelques années à l’école de grammaire de Slalgese. Dès lors, sa carrière était lancée, en dépit de sa médiocrité à l’école dans les années qui suivirent.
A partir des années 1830, Andersen commenca une série de voyages à travers toute l’Europe. Il écrivait ses contes, farces, poèmes et romans en parallèle d’une série de récits de voyages qui connurent un franc succès à l’époque. A force de notoriété, il finit par rencontrer les plus grands, comme Charles Dickens qui, quelques années après le départ d’Andersen d’Angleterre, publia « David Copperfield« , dans lequel on voit dans son personnage d’Uriah Heep le portrait d’Andersen.
Déjà traduit en anglais et d’autres langues de son vivant, Andersen fut surtout célèbre pour ses contes dont il écrivit plusieurs séries au fur et à mesure des années. En dépit de son extrême sensibilité, il n’a jamais eu l’intention d’écrire pour les enfants, même si ses oeuvres furent rapidement considérées comme destinées à la jeunesse.
Au printemps 1873, Andersen fit une mauvaise chute de son lit et ne s’en remit pas. Il mourut le 4 Août 1875 dans sa maison de banlieue à Copenhague, où il fut enterré au cimetière Assistens. Son conte le plus célèbre est sans conteste « La Petite Sirène », les adaptations sur toutes sortes de formats ne se comptant plus. Mais c’est bien sûr le long-métrage de Walt Disney qui a été le plus largement diffusé depuis les années 1990.
On arrive sans s’en rendre compte dans la seconde partie du musée, dans laquelle on peut lire les contes d’Andersen les plus célèbres en trois langues : le danois bien sûr, qui est la langue dans laquelle l’auteur a écrit ses oeuvres, ainsi que l’anglais et l’allemand. Certains contes ont également été mis en images au travers de dioramas animés. On peut choisir la langue dans laquelle le texte nous sera lu, et c’est parti!
Le parcours commence avec le récit de La Petite Sirène, représenté de manière assez bien pensée. Le conte est assez court par rapport au film de Disney, et l’histoire beaucoup moins enfantine, il faut le dire. Mais on n’est pas là pour tout raconter…
Le musée continue avec un superbe récit de La petite fille aux alumettes. Les images parlent d’elles-mêmes si vous connaissez l’histoire. Cette représentation utilise l’effet du Pepper Ghost, bien connu des visiteurs de Disneyland puisque c’est l’effet que l’on retrouve sur les fantômes de la salle de bal de Phantom Manor notamment.
On entre ensuite dans l’univers lilliputien de Poucelina, soit Tommelise dans son danois original. La salle est envahie de plantes et d’insectes géants dans le but de nous faire sentir de la taille de la petite princesse. Charmant.
Le couloir qui suit l’est un peu moins puisqu’il s’agit d’égoûts. On se retrouve à marcher sur un sol ruisselant quand tout à coup un rat géant nous saute dessus à partir d’une conduite sombre à laquelle on n’avait pas prêté attention. Merci pour la frayeur! On comprend bien vite que cette mise en scène n’avait pour autre but que de nous mettre dans la peau du Petit Soldat de plomb dont l’histoire nous est contée dans la salle suivante. Elle représente la chambre d’enfant dans laquelle les jouets prennent vie.
L’exposition se termine avec un dernier conte, à savoir Les habits neufs de l’empereur. Notez que ce conte utilise un effet spécial assez intéressant dans sa représentation, à savoir un miroir sans teint permettant d’habiller le reflet de l’empereur à l’aide d’un second mannequin identique à celui de l’empereur s’observant dans le miroir et placé derrière ce dernier. Ce deuxième mannequin étant vêtu, le fait de l’éclairer se passe comme si on habillait le reflet de l’empereur sans toucher au modèle.
La dernière salle expose quelques reliques originales, comme 4 feuilles d’un manuscrit réellement écrit de la main d’Hans Christian Andersen. Il faut croire que les éditeurs de l’époque avaient plus d’entraînement que moi pour lire un manuscrit car je n’ai pas été capable de déchiffer un seul mot. Mais l’important, c’est bien que tous ces textes soient bel et bien arrivés jusqu’à nous.
Si le Wonderful World of H.C. Andersen n’est pas le meilleur musée du monde, et bien que je regrette qu’il soit de petite taille, ce n’est pas l’ambition qui manquait lors de sa construction. Son emplacement en fait une destination immanquable pour tout touriste à Copenhague, car qui ne connaît pas les contes d’Andersen? Parmi ses oeuvres non représentées au musée, on se rappelle aussi du Vilain Petit Canard, de La Reine des Neiges, de La Princesse aux Petits Pois. de La Malle Volante ou encore de La Petite Poucette. Légendaire…