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Thunder Dolphin, un megacoaster Intamin dans le centre-ville de Tokyo
Posté le Vendredi 27 novembre 2009dans Attractions, Coasters, Japonpar Alexandre RosaImprimer

On dit souvent que les japonais n’aiment pas les sensations fortes. Certaines attractions qui existent dans d’autres pays sont ainsi réglées différemment, de telle sorte qu’elles secouent moins, comme la Tour de la Terreur, présente dans les parcs Disney américains ainsi qu’à Disneyland Paris, mais également à Tokyo Disney Sea. Sauf qu’à en juger par le nombre de coasters gigantesques qui peuplent les centaines de parcs d’attractions qui couvrent tout le territoire nippon, il y a de quoi se poser des questions.
Les japonais sont friands de parcs. Ils y passent tout leur temps libre, entre attractions enfantines, jeux vidéos, carrousels, pop-corn et barbes à papa aromatisées de toutes les couleurs. Dans cette ambiance bon enfant, où les ados parfois habillées en lolitas trash se font prendre en photo entre copines, toutes posant avec les doigts formant un “V”, on imagine mal la présence d’un monstre digne d’iSpeed.
Et pourtant, les japonais ont beau hurler à la mort dans le premier train fantôme venu comme si c’était l’attraction la plus infaisable dans laquelle ils aient jamais osé monter, ils ne reculent pas devant un bon hypercoaster.
C’est le cas au cœur même de Tokyo, la capitale du pays du Soleil levant. Accolé au Tokyo Dome, un stade couvert de 55.000 sièges dédié au baseball, le centre commercial Laqua a trouvé comment attirer de nouveaux clients. Un parc d’attractions fait en effet partie de l’ensemble appelé Tokyo Dome City. On y trouve les attractions classiques, mais également des concepts plus rares en Europe, dont une tour de chute libre et un spinning-coaster. Mais la star, celle qui attire tous les regards, c’est le Thunder Dolphin.
Emmêlé autour du bâtiment du centre commercial Laqua, ce coaster a ouvert ses portes le 1er Mai 2003. Construit par l’entreprise suisse Intamin AG, qui produit des machines de très bonne réputation, ce megacoaster culmine à une altitude de 80 mètres. Au plus fort du parcours, le train emmène les passagers à plus de 130km/h, juste au pied de la première chute de 66 mètres de hauteur et inclinée à 80°. Des caractéristiques qui le placent parmi les plus hauts et les plus rapides au monde, pour le moment (c’est le 5ème coaster le plus haut du monde après le Kingda Ka et le Top Thrill Dragster aux Etats-Unis, le Steel Dragon 2000 également au Japon, et Millennium Force).
Mais quid des sensations? Car ce sont bien elles qui poussent les amateurs de sensations fortes à prendre place dans ces trains fous. Une montagne russe, aussi imposante soit-elle, n’attirera personne si elle secoue ses passagers au point de leur faire mal en les cognant de partout, d’où l’importance de la fluidité du parcours dans ce type de machine. De ce point de vu là, le constructeur Intamin AG s’en sort en général plutôt bien, et c’est encore le cas au Japon.
Le gros avantage du Thunder Dolphin réside dans son système de lap-bar, qui retient ses passagers par les cuisses plutôt que de les maintenir en place à l’aide d’un collier descendu de part et d’autre de la tête. Cette dernière solution est le meilleur moyen de faire que l’on se tape les oreilles sur le harnais à chaque secousse, ce qui est à éviter.
Par ailleurs, les rails et leur méthode de construction importe beaucoup. Du fait de l’espace réduit dont disposaient les concepteurs, ils n’ont pas utilisé de piliers écartés du parcours comme ils l’auraient fait dans un parc d’attractions classique, puisque le lift longe un important axe de circulation tokyoïte. A la place, des systèmes de câbles multiples retenant la structure a été choisi, ce qui rend le Thunder Dolphin visuellement inhabituel.
Mais l’avantage de sa location, c’est bien la vue qu’il procure à ses passagers. Le plaisir de la découverte décuple en effet celui du ride en lui-même, et l’on apprécie de virevolter autour des immeubles et au-dessus des routes encombrées de véhicules tandis que l’on fonce sur le dos de la bête métallique. Après être passés sur le toit du centre commercial Laqua, le train plonge une première fois à travers un orifice percé dans la façade de ce dernier, puis passe à travers la grande roue sans axe central “Big-O” qui fait également partie des attractions de ce parc citadin. Du bonheur à l’état pur!
On parcourt ainsi les 1067 mètres que le coaster mesure en longueur en seulement 1 min 30, et on en redemanderait bien, si seulement le prix d’accès n’était pas si élevé : 1000 yens, soit presque 7€ par personne. Mais c’est une somme bien dépensée si vous aimez ce genre de machine, même si certains spécialistes ont affirmé que le Thunder Dolphin procurait moins d’airtimes que les autres megacoasters Intamin. C’est peut-être vrai, mais c’est bien le seul endroit au monde où vous serez aussi proches des immeubles dans un coaster aussi fluide.
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Article et photos par Alexandre Rosa
Photo aérienne par Koichi Kamoshida/Getty Images
Photos embarquées par ThemeParkReview