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Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
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La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
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De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Soleil couchant sur le Fjallsárlón – un lac gelé bordant le plus grand glacier du monde
Posté le Mercredi 13 janvier 2010dans Glace, Islande, Nature, Payspar Alexandre RosaImprimerLa vague de froid qui s’est abattue sur la France pourrait presque nous préparer à voir un tel paysage atteindre nos côtes. Si à Nice la plage de galets a été recouverte de neige, on marchait sur des vagues pétrifiées en pleine Mer du Nord, à Dunkerque, il y a de cela quelques décennies. Sauf qu’en Islande, c’est toute l’année que ces icebergs flottent au milieu des lacs du sud de l’île de l’Atlantique Nord. Non pas à cause du froid, mais grâce à la présence le long de leur rive nord du Vatnajökull, le plus grand glacier du monde en dehors des régions polaires.
Il s’étend sur 8500km², soit le douzième du territoire islandais, et son épaisseur atteint 1000 mètres par endroits, avec une épaisseur moyenne de 800 m. Il est plus important à lui seul que tous les glaciers d’Europe réunis. Pas étonnant donc que sa masse le fasse dévaler les pentes des montagnes islandaises, heureusement trop lentement pour que le mouvement soit perceptible à l’œil nu. C’est en tout cas ce mouvement qui a créé tous ces lacs au sud de l’Islande, en raison des énormes morceaux de glace qui se détachent du glacier pour exploser avec fracas dans les eaux de ce lac de fontes.
Nous sommes au bord du Fjallsárlón, un lac périglacial de 4km² situé près de l’une des plus importantes attractions du pays, le Jökulsárlón, un autre lac de fontes dont nous reparlerons bientôt. Celui-ci est moins accessible donc moins touristique, mais sa beauté nous a saisi d’autant plus que nous avons décidé de vous le faire découvrir à deux saisons différentes : en hiver lorsque sa surface est entièrement gelée, et en été, puisque nous nous y étions rendus à deux reprises l’année passée à quelques mois d’intervalle.
On appelle Fjallsjökull la langue de glace qui coule du glacier principal jusque dans le Fjallsárlón, littéralement “l’étendue de Fjall” en islandais. Relié à la mer par la Fjallsá, un petit cours d’eau, le lac déverse dans l’Océan Atlantique son trop plein au fur et à mesure que la glace avant et fond. Le lac est dominé par la montagne Hvannadalshnjúkur (2.119 mètres), dans la caldera de 5 kilomètres sur 3km du Öræfajökull. Point culminant de l’Islande, l’Öræfajökull est aussi son plus volumineux volcan, seulement dépassé en Europe par l’Etna.
Ce jökull appartient à la catégorie des glaciers dits tempérés, dont la glace est proche de sa température de fusion, à l’exception des couches supérieures qui restent très froides même l’été. Cette température interne relativement élevée est entretenue par une intense activité volcanique sous-glaciaire (alors que les masses de glace de l’Arctique et de l’Antarctique sous profondément gelées en permanence). Au début de la colonisation de l’île nordique, le Vatnajökull occupait une superficie nettement moindre et la calotte était bien plus mince. Vers la fin du 12ème siècle, le climat a commencé à se refroidir, provoquant l’expansion de la calotte dont le front sud allait alors jusqu’à la mer. Depuis la fin du 19ème, le processus s’est inversé, surtout entre 1920 et 1960, engendrant la formation de lacs tels que le Fjallsárlón. Ces dernières décennies, heureusement, le recul s’est ralenti et l’épaisseur du Vatnajökull a de nouveau augmenté, mais le phénomène semble vouloir s’inverser de nouveau.
Les immenses blocs de glace qui dérivent dans les lacs et parmi lesquels batifolent de nombreux phoques offrent un spectacle grandiose qui a inspiré les créateurs de la série James Bond. Les premières scènes du film “Dangereusement Vôtre” ont en effet été tournées dans le Jökulsárlón voisin de quelques kilomètres seulement. Ce sont les oiseaux qui profitent le plus du Fjallsárlón. Des labbes et des sternes y ont en effet élu domicile. Des oiseaux que les islandais appellent les skúas opposent même une certaine résistance face à la venue des rares visiteurs, ces grands goélands n’hésitant pas à attaquer ceux qu’ils considèrent comme une menace pour leurs nids, construits à même le sol au bord du lac.
En hiver, rien de tout ceci mais de la glace à perte de vue, les icebergs dérivant ayant laissé place à une calotte glaciaire pétrifiée et parsemée de petits monticules recouverts de givre. Qu’on le voie de loin ou en gros plan, le spectacle offert par cette nature glacée bleutée est magique, que le soleil rasant l’horizon tout au long des très courtes journées d’hiver (elles ne durent que quelques heures en Islande, l’île étant située juste au-dessous du cercle polaire arctique) sublime de sa lumière aux reflets rougeoyants.
Article et photos par Alexandre Rosa
Tes photos sont superbes. Il est vrai que ce lieu (et bien d’autres) offre des images sublimes, on en prend plein les yeux. Il ne m’en reste que de merveilleux souvenirs de ce voyage en Islande l’hiver dernier.
J’ajouterai à l’attention de futurs visiteurs, que l’on trouve des endroits où une croute de glace semble être la surface gelée du lac, sauf que l’eau a baissé et ce n’est que de la glace avec un vide dessous.
Pour les plus lourds d’entre nous et sur des portes à faux, la glace se brise avec des angles bizarres et l’on peut se blesser. Du fait d’un lieu isolé, valonné par des « vagues morainiques » le promeneur seul et handicapé, invisible aux rares visiteurs pourrait bien resté longtemps…
Au delà de cette nécessaire prudence dans un milieu sévère, on pourra se croire visuellement à l’un des pôles sauf que c’est moins froid, moins loin et que l’on retourne en 2h dans un milieu plus standard pour nous.
Tes photos d’hiver sont très belles
Very shorts, simple and easy to understand, bet some more comments from your side would be great