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Basilique de Koekelberg – un Sacré-Cœur « art déco » à Bruxelles
Posté le Dimanche 09 mai 2010dans Architecture, Art Déco, Belgique, Eglise, Monument religieux, Payspar Alexandre RosaImprimerFamilièrement appelée basilique de Koekelberg par les Bruxellois, la Basilique du Sacré-Cœur de Bruxelles est la jeune sœur de celle de Paris. Inspirée par son ainée, elle est comme elle vouée à la dévotion du Sacré-Cœur. Cet édifice colossal est la sixième plus grande église du monde. Haute de 93 mètres, elle dispose d’une coupole centrale et de deux tours jumelles rondes de part et d’autre de sa façade, ce qui n’est pas sans rappeler la forme de la Cathédrale Saint Paul à Londres.
Son style architectural n’a cependant rien à voir, puisque celle de Bruxelles est profondément originale et emblématique de la période Art Déco, tout en plongeant aussi ses racines dans l’art néo-byzantin ou néo-romain autant que dans les mouvements esthétiques germaniques. Si le premier coup de pioche a été donné symboliquement en 1905 par le roi Léopold II à l’occasion du 75ème anniversaire de l’Indépendance Belge, la basilique ne fut consacrée qu’en 1935 avant d’être achevée quelques années plus tard, en 1970. Un retard qui s’explique par l’arrêt des travaux durant les deux guerres mondiales.
L’histoire de la Basilique de Koekelberg commence au milieu du 19ème siècle, à une époque où le roi Léopold I rêve de transformer la colline inhabitée de Koekelberg en résidence royale. Après sa mort, juste avant 1880, son successeur le roi Léopold II envisageait quant à lui d’y construire un Panthéon belge, inspiré du Panthéon français à Paris, pour commémorer les 50 ans de l’Indépendance du pays. Mais le roi dut abandonner son projet en raison d’un manque général d’enthousiasme vis à vis de son idée au sein de la population. Attestent de ce souhait initial deux noms de rues jouxtant le site aujourd’hui : l’avenue des Gloires Nationales et celle du Panthéon.
En 1902, Léopold II visita le Sacré Cœur de Montmartre, à Paris. L’édifice ne serait achevé qu’en 1914, mais fit malgré tout son effet sur la figure royale, qui décida finalement de construire une église de pèlerinage, un sanctuaire national consacré au Sacré Cœur de Jésus, sur sa colline abandonnée du nord-ouest de Bruxelles. En cela, ils s’inscrit dans une tradition chrétienne ranimée par le pape Léon XIII qui voyait dans le Sacré Cœur de Jésus un symbole et une image claire de l’amour infini qu’Il nous porte et qui nous pousse à nous aimer les uns, les autres…
Le projet initial de l’architecte Pierre Langerock était une église néo-gothique somptueuse inspirée de la “cathédrale idéale” d’Eugène Viollet-le-Duc. Pas moins de sept tours, dont la plus haute culmine à 146 mètres au-dessus de la croisée, compose cet hymne suranné au gothique flamboyant, considéré à l’époque comme le style le plus abouti par les pontes de la Commission royale des monuments. Malheureusement, en plus des problèmes de financement rapidement rencontrés par le projet, seules les fondations avaient été réalisées dans la Première Guerre Mondiale éclata.
Le cardinal Désiré-Joseph Mercier, d’abord réticent à soutenir le projet, ne désespère pas. Alors que le pays plie sous la férule de l’occupant, il s’en sert pour réveiller la foi et le patriotisme de ses ouailles. Dans sa lettre pastorale de noël 1914, il donne à la Basilique une toute nouvelle signification : Aussitôt que la Paix luira sur notre pays, nous relèverons nos ruines, et nous espérons bien mettre le couronnement à cette œuvre de reconstruction en élevant sur les hauteurs de la capitale de la Belgique libre et catholique, la Basilique Nationale du Sacré-Cœur.
Le 29 Juin 1919, le roi Albert Ier et une grande foule s’associèrent à cette promesse lors d’une cérémonie sur la colline de Koekelberg. Cependant, il était impossible de continuer selon les plans de Langerock en raison de l’état des finances publiques, sans compter que la basilique paraît bien somptuaire eu égard aux priorités de la reconstruction.
Un autre projet, celui de l’architecte Albert Van Huffel, fut donc adopté. Adepte des techniques modernes, il fait le choix résolu de la structure en béton armé, solution nettement moins chère qui autorise des portées plus grandes sans supports intermédiaires. Cela va précisément dans le sens du renouvellement de la liturgie qui prône une plus grande participation des fidèles à la célébration.
Pour concilier sa double fonction (un lieu de grandes cérémonies et de procession d’une part et une église paroissiale d’autre part) l’architecte conçoit une église-accordéon de plan centré, composée d’une multitude d’espaces modulables en rupture totale avec l’organisation classique d’une église. Pour les grandes cérémonies, les quatre bras convergent vers le chœur, matérialisé par le maître-autel à baldaquin placé sous la coupole, et peuvent accueillir jusqu’à 20.000 personnes. Derrière le chœur, l’abside dispose de son propre autel servant à la vie quotidienne de la paroisse. Chaque transept comprend, lui aussi, une chapelle latérale disposant de son entrée propre et de son autel. Enfin, les 10 chapelles rayonnantes (représentant les 9 provinces belges et le Congo) sont logées à l’extrémité des transepts plutôt que dans l’abside. Un déambulatoire, pratique pour les processions et la circulation de la foule, peut ainsi courir tout le long du vaisseau principal, des portes latérales jusqu’au fond de l’abside en passant par les bas-côtés de la nef.
Les architectes ont choisi d’utiliser la terracota et la brique belvédère comme parement et coffrage perdu au béton armé, dont l’apparence est, en raison de ses imperfections, encore jugée inesthétique par les contemporains. Victor Horta, lui-même, a été contraint de renoncer au béton apparent dans les couloirs du Palais des Beaux-Arts. Seul le français. Dès 1908, la Leeds Fireclay Company Ltd. a mis le procédé de terracota associé au béton au point et l’a utilisé pour la première fois à la Technical School et à l’hôtel Midland de Manchester.
Matériau très ancien remis au goût du jour par les Anglais dans la sculpture et l’ornementation des jardins, la terracota est un argile moulé et émaillé qui, porté à très haute température, obtient une résistance et une durabilité sans égal. Lavables, imperméables et inaltérables, ses blocs ont en outre une excellente résistance au feu, ce qui explique l’emploi massif qui en a été fait pour protéger les structures en fonte d’acier des gratte-ciel américains jusque dans les années trente. Nettement moins onéreux que la pierre, la terracota est aussi bien plus facile à mettre en œuvre et se prête aux moulages les plus variés.
L’utilisation de ces blocs teintés d’ocre jaune et des briques belvédère confère une unité de ton à l’intérieur de l’édifice, mise en valeur par les jeux de volumes et les assemblages. Avec le temps, l’association du béton et de la terracota dans un environnement soumis à de fortes variations de température s’est révélé catastrophique. Leur comportement physique différent a provoqué fissures, crevasses et même décèlements dans les blocs vernissés et nécessité déjà une campagne de restauration (2003-2004).
C’est le Cardinal Jozef-Ernest van Roey qui consacra l’église inachevée le 14 octobre 1935 avec l’autorisation particulière du papa Pius XI. Le design final de l’édifice par Albert Van Huffel remporta la grand prix d’architecture à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes à Paris.
La coupole, d’un diamètre de 33 mètres, ne fut quant à elle terminée qu’en 1969. A la différence des édifices classiques, elle ne repose pas sur la croisée du transept mais constitue une construction autonome. Recouverte de plaques de cuivre, elle est sphérique à l’extérieur et polygonale à l’intérieur. Elle repose sur un épais tambour porté, à l’intérieur, par des piliers qui se prolongent à l’extérieur en quatre contreforts polygonaux. Ceux-ci forment une assise de plan carré et sont ainsi solidarisés entre eux par une double arcade en béton. Elle supporte quatre arcs paraboliques qui concentrent la charge du dôme sur les supports. Phare de la Foi dans la nuit terrestre, le lanternon qui la coiffe devait être éclairé lors de l’exposition du Saint Sacrement.
C’est au pied du dôme, à 53 mètres de hauteur, que l’on trouve une plate-forme depuis laquelle les visiteurs peuvent admirer la vue imprenable sur les campagnes du nord et de l’ouest de Bruxelles. De quoi admirer également les dimensions gargantuesques du bâtiment, long de 141 mètres et large de 107 mètres au transept.
Voir toutes les photos de la Basilique de Koekelberg dans la galerie photos de TravelPics.fr
Article et photos par Alexandre Rosa
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