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La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
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Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Atomium – un cristal de fer agrandi 165 milliards de fois pour l’Expo Universelle de 1958 à Bruxelles
Posté le Lundi 15 mars 2010dans Architecture, Belgique, Contemporain, Histoire, Musées, Payspar Alexandre RosaImprimerIl est des monuments modernistes qui marquent l’identité d’une ville plus encore que son héritage architectural plus ancien. Paris a sa Tour Eiffel, qui choquait à l’époque de sa construction mais qui est désormais la vue la plus typique de la capitale française pour toujours. Bruxelles a l’Atomium, une autre fantastique création de métal, également créée dans le cadre d’une Exposition Universelle. C’était en 1958, il y a plus de cinquante ans, en dépit de l’aspect résolument neuf de ce cristal de fer géant agrandi 165 milliards de fois.
L’Atomium a été conçu par l’ingénieur André Waterkeyn et érigé par les architectes André et Jean Polack. C’est un édifice à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture qui culmine à 102 mètres de hauteur. Son acier de construction pèse 2.400 tonnes. Il est devenu, au même titre que le Manneken Pis et la Grand-Place, le symbole de la capitale de la Belgique.
Il se compose d’une charpente d’acier portant neuf sphères reliées entre elles et habillées d’aluminium. Ces sphères ont un diamètre de 18 mètres et pèsent chacune environ 250 tonnes. Symboliquement, l’Atomium incarne l’audace d’une époque qui a voulu confronter le destin de l’Humanité avec les découvertes scientifiques.
Contrairement à une croyance populaire largement répandue, les neuf boules qui constituent le monument ne représentent pas une référence aux neuf provinces belges de l’époque (qui sont aujourd’hui dix avec la scission du Brabant). Les neuf sphères représentent seulement les neuf atomes constitutifs du cristal de fer et ne sont qu’une coïncidence avec la division de la Belgique en neuf provinces. À l’origine, les concepteurs du monument l’ont imaginé comme une référence aux sciences, thème largement exploité lors de l’Expo ’58.
La construction de l’Atomium fut une prouesse technique. Sur les neuf boules, six sont rendues accessibles au public, chacune comportant deux étages principaux et un plancher inférieur réservé au service. Le tube central contient l’ascenseur le plus rapide de l’époque (5 m/s), il permet à 22 personnes d’accéder au sommet en 23 secondes. Les escaliers mécaniques installés dans les tubes obliques comptent parmi les plus longs d’Europe. Le plus grand mesure 35 mètres de long.
L’Atomium, conçu pour durer six mois, n’était pas destiné à survivre à l’Exposition Universelle de 1958. Mais sa popularité et son succès en ont fait un élément majeur du paysage bruxellois. Sa destruction fut donc reportée d’année en année jusqu’à être abandonnée. Durant tout ce temps, peu de travaux d’entretien furent réalisés.
C’est ainsi que les années se sont écoulées jusqu’en 1990, quand l’urgence d’une rénovation en profondeur devint une évidence. Devant l’importance des investissements nécessaires, la question de la conservation d’une construction qui n’était à l’origine pas destinée à durer fut à nouveau posée. Une alternative prévoyait de ne réparer que les surfaces extérieures et d’abandonner l’exploitation de l’édifice. Devant les vives réactions suscitées par ces deux éventualités, il fut décidé de procéder à une complète réhabilitation.
Fortement dégradé par l’œuvre du temps, devenue terne, l’étanchéité extérieure devenue inefficace et les éléments intérieurs de décoration et de mobilier au charme années 1950 trop abîmés, seule la structure pouvait être conservée. En 2001, le projet de rénovation fut enfin lancé grâce à un partenariat entre l’État fédéral belge, la Région de Bruxelles-Capitale et Bruxelles-ville.
La rénovation plus que nécessaire fut enfin entamée en mars 2004 et a pris fin en février 2006. La couverture originelle en aluminium a été remplacée par une nouvelle, plus résistante, en acier inoxydable. Chaque sphère était recouverte à l’origine d’environ 720 triangles d’aluminium, une partie d’entre eux a été mise en vente en guise de souvenir. Afin de faciliter la pose et d’améliorer l’étanchéité, ces triangles ont été remplacés pour chaque sphère par 48 grands triangles, chacun reproduisant le dessin des 15 petits triangles qu’il remplace. Pour éviter le montage de gigantesques échafaudages, chaque plaque hissée par une grue a été mise en place par une équipe de cordistes.
Le financement des travaux de rénovation est estimé à 27 millions d’euros. L’inauguration de l’Atomium rénové a eu lieu le 14 février 2006. Pour fêter cette rénovation, une pièce commémorative de 2€ a été frappée en mars 2006.
Des six sphères accessibles au public, la sphère de base est réservée à l’exposition permanente consacrée aux années 50, l’Exposition universelle et la construction de l’Atomium. Une autre accueille des expositions temporaires. Une troisième à vocation polyvalente peut permettre l’organisation de différentes animations, films, concerts, fêtes ou conférences. La sphère centrale contient un bar et la sphère supérieure en plus du panorama, un restaurant dont la particularité sera d’être, sans doute, le seul à proposer une cuisine belge sans frites… les friteuses n’ayant pas été autorisées pour des raisons de sécurité! La sixième est la boule des enfants, destinée à l’organisation d’ateliers de pédagogie urbaine, permettant aux enfants de six à douze ans d’y passer la nuit sous certaines conditions.
Photos par Alexandre Rosa