Défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Elysées à Paris

Posté le Mercredi 14 juillet 2010dans 14 Juillet, France, Histoire, Paris, Special Eventpar Alexandre RosaImprimer

Chaque année, tout le peuple français célèbre sa fête nationale le 14 juillet. Jour férié tant attendu, c’est aussi l’un des seuls jours avec le 31 décembre lors duquel on peut faire autant de bruit qu’on le souhaite dans la rue, pétards et feux d’artifices célébrant traditionnellement l’évènement. Le matin de ce jour, tandis que certains profitent d’un jour de repos bien mérité, toutes les armées françaises convergent quant à elles au cœur de la capitale du pays pour parader sur les Champs-Elysées, la plus belle avenue du monde.

Il existe d’autres défilés de bien moindre envergure dans d’autres villes de France, réalisés pour la même occasion, par des régiments locaux.

A Paris, la défilé principal se déroule en présence du Président de la République Nicolas Sarkozy. Ce dernier arrive traditionnellement par le haut de l’avenue, perché sur sa jeep en saluant la foule, avant de s’installer au centre de la tribune présidentielle installée sur la Place de la Concorde, face aux Champs-Elysées.

Différents corps militaires et de police au sol, à pied, à cheval ou motorisés, défilent à tour de rôle avant de se séparer en deux au niveau de l’arrivée sur la place de la Concorde, hormis la légion étrangère qui tourne sur le côté gauche, et la fanfare de cavalerie de la Garde républicaine, qui tourne du côté droit. La vitesse moyenne de défilé des troupes motorisées est de 14 km/h.

Un défilé aérien a également lieu au-dessus de cette même avenue. Les avions de l’armée survolent Paris en provenance de l’ouest après être passés au-dessus de la Grande Arche de la Défense en direction de l’est. Les plus attendus du public sont bien sûr les Alpha Jets de la Patrouille de France qui, comme lors du Salon Aéronautique du Bourget, laissent derrière eux les panaches de fumée bleue, blanche et rouge qui ont fait leur réputation dans le ciel.

Des unités d’armées étrangères sont parfois invitées ; comme par exemple en 1994 avec un unité allemande de l’Eurocorps, ou en 1999 avec un détachement de la Garde royale marocaine. En 2007, Nicolas Sarkozy, nouvellement élu Président de la République, invita un détachement de chacun des 26 autres pays de l’Union européenne, ceux-ci défilèrent par ordre alphabétique, précédés des 28 drapeaux (ceux des 27 pays et le drapeau européen). En 2008, un détachement des casques bleus de l’ONU a défilé sur les Champs-Élysées en plus des détachements européens. Cette même année et pour la première fois, des parachutistes ont atterri sur la place de la Concorde, devant la tribune d’honneur.

Le défilé au sol est traditionnellement clôturé par la Légion étrangère qui défile au pas le plus lent (88 pas par minute contre 120). Le général gouverneur militaire de Paris vient saluer le président face à la tribune officielle, et celui-ci vient répondre à son salut. Le président quitte alors le défilé pour se rendre à la désormais célèbre Garden Party de l’Elysée.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la prise de la Bastille que nous fêtons chaque année le jour du 14 Juillet depuis 1880. C’est la Fête de la Fédération qui est célébrée. Cette dernière fut célébrée au Champ-de- Mars de Paris, le 14 juillet 1790, premier anniversaire de la prise de la Bastille qui marquait la fin de la monarchie absolue.

Il fallut attendre près d’un siècle pour que cette date devienne fête nationale. Le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) ayant été une journée jugée sanglante, c’est la Fête de la fédération qui emporta les suffrages le 21 mai 1880, lorsque le député Benjamin Raspail déposa la loi faisant du 14 juillet 1790 seul un jour de fête.

Le 6 Juillet de la même année, un décret associe à cette Fête Nationale une manifestation militaire. Politiquement, il s’agit de montrer le redressement militaire de la France après la défaite de 1870. En 1880 donc, un défilé militaire réunissant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs et en présence du Président de la République Jules Grévy se déroula sur l’hippodrome de Longchamp. Jusqu’en 1914, la fête du 14 Juillet resta à Longchamp.

Après la Première Guerre mondiale, le défilé eut lieu sur les Champs-Élysées. En 1919, le “Défilé de la Victoire” avec à cheval, à la tête des troupes, les maréchaux vainqueurs, Joffre, Foch et Pétain. Des unités de vétérans ayant combattu au sein des troupes alliées défilent également. Le défilé passe alors sous l’Arc de Triomphe (la tombe du Soldat inconnu ne sera installée sous l’Arc qu’en 1921).

L’édition 2009 du défilé du 14 Juillet a vu le retour du régiment de cavalerie de la garde républicaine lors de l’animation devant la tribune présidentielle. Le carrousel des lances et la fanfare de cavalerie ont ouvert la cérémonie officielle. L’année dernière, l’Armée de l’air fêtait ses 75 ans et a offert au public une prestations de la Patrouille de France. Pour l’occasion, deux chevrons ont déployé au-dessus des Champs-Elysées les chiffres 7 et 5.

Deuxième particularité du défilé 2009 : la France invitait l’Inde comme pays d’honneur. L’Inde a fait figure de symbole puisque pendant la Première Guerre mondiale, les soldats indiens, sous commandement britannique, avaient combattu contre l’Allemagne lors de la bataille de Neuve-Chapelle en 1915.

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Reportage et photos par Alexandre Rosa