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Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Lyon fait sa Fête des Lumières du 5 au 8 Décembre 2008
Posté le Vendredi 05 décembre 2008dans France, Nocturne, Noël, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerComme certains le savent déjà , je suis originaire de Lyon, dans le Rhône. A une telle période de l’année, je ne pouvais pas passer à côté d’un article consacré à la Fête des Lumières qui illumine la Capitale des Gaulles chaque année début décembre depuis mon enfance.
Quand j’étais petit, il y avait noël le 25 décembre bien sûr, mais la fête commencait bien avant… Je ne parle pas du calendrier de l’avent ou de la décoration du sapin de noël, mais du 8 décembre. Une date bien particulière pour les enfants lyonnais de l’époque, puisque c’était le jour où la ville allait prendre vie à la nuit tombée. A l’école maternelle, les petites têtes blondes apprenaient à décorer des pots de yaourt (ils étaient en verre à l’époque) avec plus ou moins de goût. Le soir venu, on les remplissait de petites bougies et on les alignait sur nos balcons. La ville entière participait, et il était magique de voir que la majorité des fenêtres étaient éclairées de ces petites lumières vacillantes de toutes les couleurs.
Dans le centre-ville de Lyon et de ses villes avoisonnantes, c’était une toute autre ambiance. On allait s’y promener après avoir décoré son balcon, et on y croisait de nombreux Pères Noël rouges ou verts. Les rues fourmillaient de badauds venus admirer les décorations de Noël et profiter des divers marchés ouvert ce soir là seulement.
Aujourd’hui, l’esprit de la fête a bien changé. En raison de son succès, elle ne se tient plus que le 8 décembre mais trois soirs d’affilée, en général du vendredi au dimanche soir. Autrement dit, cette année, c’est à partir de ce soir jusqu’à dimanche, du 5 au 8 décembre, que les rues lyonnaises s’illumineront. Noël ne fait plus vraiment partie de la fête, puisque voilà à quoi ressemble la cuvée 2008 :
Eclairages spéciaux, fumigènes, stroboscopes et projections sont donc au rendez-vous. Cette Fête des Lumières est presque devenue une sorte de "Nuit Blanche" à la lyonnaise, avec moult coloriages de façades éphémères et faisceaux lumineux balayant le ciel. Si les centre névralgiques de la fête sont en général toujours les mêmes (la Place des Terreaux, la Place des Jacobins, la Place Bellecour, le Théâtre des Célestins, la Rue de la République et bien sûr la colline de Fourvière…), le spectacle change chaque année. Attention, il faut aimer l’art contemporain et les représentations psychédéliques ces derniers temps!
Loin de toutes ces considérations artistiques et festives, la fête a pourtant une toute autre origine, puisqu’elle est religieuse. L’apparition de l’inscription "MERCI MARIE" en lettres de feu au sommet de la colline de Fourvière, visible depuis tout le centre-ville de Lyon, n’est pas là par hasard. En effet, à l’heure où la majeure partie de la jeunesse lyonnaise s’amuse dans le centre sous les projecteurs, une minorité plus pieuse vient prier à la Basilique de Fourvière chaque 8 décembre.
La fête, et ses lumignons aux fenêtres, remonte en effet à 1850, quand les autorités religieuses ont lancé un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, ce concours est remporté par le sculpteur lyonnais Fabisch, et la date du 8 septembre 1852 est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la rivière Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée.
L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l’immaculée conception. Le jour même, les journaux annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques uns prévoient même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre. Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint.
Dès 18h, les premières fenêtres s’allument, et à 20h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit.
L’évènement est aujourd’hui très important pour la ville puisqu’il attire 4 millions de visiteurs chaque année. De quoi remplir la totalité du parc hôtelier de la ville et de faire les affaires des restaurateurs et propriétaires de bars, qui réalisent pendant la fête un chiffre d’affaire trois fois plus important qu’en temps normal. Sans compter les 8 millions de bougies vendues pour cette soirée…
Les animations 2008 sont au nombre de 80. On ne va bien sûr pas tous les présenter, mais on retienda celle de l’escalier de la Grande Côte. Il permettra de gravir les paliers d’un immeuble imaginaire desservant à droite et à gauche des écrans comme autant de fenêtres sur des habitations et leurs tranches de vie.
La place des Terreaux se prêtera quant à elle aux désirs de jeux d’un petit géant qui métamorphosera les bâtiments selon l’exploration de son coffre à jouets. Deux maisons de poupées, des cubes, des pièces de Mécano, une paire de ciseaux, des crayons de couleurs, un château de princesse… les façades du Musée des Beaux-Arts et de l’Hôtel de Ville subiront ses transformations ludico-poétiques. Une petite mimine de gentil géant étirera, écrasera et malaxera ces monuments de mousse.
Les bâtiments seront investis dans leur totalité par cet univers visuel accompagné d’une illustration sonore mêlant du rock mélodique à des babillages d’enfants ou à des bruits de chantier.
La grande innovation de cette fête 2008 est l’installation réalisée sur les berges du Rhône. Prendre son souffle et ouvrir les vannes de l’imaginaire : prêt pour les 1,2 Km de voyage aquatique à destination des Abysses et de l’Atlantide.
Tapis de lumière, palais de Cristal, plaines abyssales, écailles dansantes, bullomites – champs d’algues aux ventouses bleues, déesses, créatures marines, colosses ou encore nénupharandoles.
Autant d’étapes et d’escales nécessaires avant d’atteindre les contrées mythiques et leurs trésors, cachés dans le parc de la Tête d’Or.
Le parc de la Tête d’Or ouvrira justement exceptionnellement ses portes, sur invitation de deux géants de lumière. Derrière les grilles, plongé dans une nuit noire, le parc reviendra doucement à la vie. La lumière envahira peu à peu l’espace, à la conquête du végétal et sublimant une nature flamboyante. Des parterres lumineux apparaîtront sur le pourtour du lac et viendront nourrir l’imaginaire.
L’emblématique Théâtre des Célestins, déjà vu sur les photos plus haut, fêtera plus de 200 ans d’art dramatique ininterrompu. Lieu d’échange et de transmissions, le temps de cette Fête des Lumières, le bâtiment se prendra lui aussi au jeu théâtral… au traverstissement. Au rythme d’une création visuelle et sonore inédite, ses façades se métamorphoseront pour un voyage poétique et onirique à la rencontre des théâtres d’hier et d’aujourd’hui d’ici et d’ailleurs… La sonnette retentit, le silence se fait, les trois coups sonnent…
Les formes antiques, médiévales, élisabéthaines, à l’italienne… de l’art théâtral s’égrènent. Complice de cet aparté, le spectateur s’amuse à les reconnaître, à en découvrir de moins familières… Un véritable voyage au coeur des histoires du théâtre.
Pour en savoir plus sur toutes les animations du 5 au 8 Décembre 2008, rendez-vous sur le site officiel de la Fête des Lumières. Ou si vous souhaitez voir plus de mes photos des éditions passées, direction la galerie habituelle :
http://alexandrerosa.free.fr/index.php?spgmGal=Lyon/Fete_des_Lumieres_-_8_Decembre