Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
L’Assemblée Nationale française : visite du palais Bourbon
Posté le Dimanche 20 septembre 2009dans Architecture, France, Histoire, Napoléon 1er, Néoclassique, Paris, Pays, château / palaispar Alexandre RosaImprimerA l’heure où le weekend des Journées européennes du Patrimoine s’achève, l’heure est au bilan. Plus de 12 millions de visiteurs, un chiffre égal à celui de l’an dernier, ont participé à cette 26ème édition, confirmant "le lien profond qui unit les Français à leur patrimoine", a annoncé dimanche le ministère de la Culture.
Quelque 15.772 monuments et sites (contre 15.168 en 2008) étaient ouverts à la visite, quelquefois exceptionnellement. Les lieux de pouvoir ont comme toujours suscité la curiosité, avec 18.725 visiteurs à l’Elysée, 28.000 visites au Sénat, 9.000 au Ministère de l’Intérieur. Matignon a reçu 5.150 visiteurs et le Ministère de l’Economie à Bercy 2.800. 5.100 personnes ont visité le Ministère de l’Agriculture et 6.800 le Ministère de la Culture.
Nous avons pour notre part décidé de vous emmener dans un lieu célèbre pour ses apparitions télévisées, chaque après-midi sur France 2 et la chaîne Public Sénat (LCP) : l’Assemblée Nationale. Le bâtiment qui l’abrite, situé dans le 7ème arrondissement de Paris juste en face de la Place de la Concorde, à deux pas de l’esplanade des Invalides, s’intitule le palais Bourbon.
Sa façade à colonnades et son fronton fait penser à un temple grec, à l’instar du Panthéon ou de l’Eglise de la Madeleine, mais c’est bien l’hémicycle de l’Assemblée Nationale qui s’y trouve, mais pas seulement, comme vous allez pouvoir le découvrir.
Le palais Bourbon a été construit pour Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui avait épousé Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon et 6ème prince de Condé. La construction du bâtiment commence en 1722. Plusieurs architectes se succèdent : Giardini et Pierre Cailleteau, tous deux prématurément décédés, puis Jean Aubert et Jacques V Gabriel qui termine les travaux en 1728.
Il devient la propriété du Prince de Condé qui l’agrandit en 1764. Il a alors la forme d’un vaste palais dans le style du Grand Trianon à Versailles et proche de l’hôtel de Lassay, construit simultanément et auquel il va bientôt être rattaché par une galerie.
Confisqué en 1791, le palais “ci-devant Bourbon” est déclaré bien national. Il abrite en 1794 la future École polytechnique avant d’être affecté en 1795 au Conseil des Cinq-Cents. Un hémicycle est alors aménagé par les architectes Jacques-Pierre Gisors et Emmanuel-Chérubin Leconte : de cette première salle des séances il ne reste aujourd’hui que le perchoir et la tribune. À la Restauration, le palais ainsi que l’hôtel de Lassay sont officiellement restitués au prince de Condé, mais celui-ci est forcé de louer par un bail de 3 ans le Palais à la Chambre des députés, avant que l’État n’en deviennent définitivement propriétaire en 1827.
C’est entre 1827 et 1832 que le palais prend, dans son organisation intérieure, sa physionomie actuelle sous la direction de l’architecte Jules de July. Ces travaux comprennent alors : l’édification d’un nouvel hémicycle (conservé jusqu’à nos jours, quoique ayant subi plusieurs modifications pour supporter les variations du nombre de députés au gré des différentes constitutions), l’avancement de la façade côté cour qui a permis de créer trois salons et l’édification de la bibliothèque, décorée par le peintre Eugène Delacroix au 19ème siècle.
Le peintre y a incarné, en cinq coupoles et une vingtaine de pendentifs, la Science, la Philosophie, la Législation, la Théologie et la Poésie, représentées dans des scènes allégoriques chaudes en couleurs. Le fonds de cette bibliothèque fut constitué à partir des biens confisqués chez les aristocrates émigrés. Parmi ses richesses se trouvent les minutes du procès de Jeanne d’Arc, des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau, la collection des bustes de parlementaires en terre cuite d’Honoré Daumier et le Codex Borbonicus.
C’est Napoléon Ier qui, sur les plans de l’architecte Bernard Poyet, fait modifier entre 1806 et 1810 la façade nord, élevant douze colonnes en temple grec. L’imposant fronton allégorique est sculpté à l’origine par Antoine Chaudet et représente Napoléon Ier à cheval offrant au Corps législatif les drapeaux conquis à Austerlitz. Au retour des Bourbons sur le trône, les bas-reliefs sont martelés et remplacés par une scène magnifiant la Charte constitutionnelle octroyée aux Français par Louis XVIII, scène sculptée par Évariste Fragonard. À son tour, la monarchie de Juillet remplacera ce fronton par l’actuel : la France, drapée à l’antique, debout devant son trône, accompagnée de la Force et de la Justice, appelant l’élite à la confection des lois, œuvre de Jean-Pierre Cortot.
Les quatre statues au pied de l’escalier sont celles de quatre grands commis de l’État censés symboliser les fonctions du législateur et l’organisation de l’administration : Maximilien de Sully, Jean-Baptiste Colbert, Henri François d’Aguesseau et Michel de L’Hospital. La colonnade fut restaurée lors des grands travaux du bicentenaire de la Révolution française en 1989, et à cette occasion les quatre statues furent remplacées par des moulages.
Photos par Alexandre Rosa
Ton article est riche en explications historiques sur ce palais. Nous voilà, maintenant, incollable sur le palais Bourbon. Merci à toi.