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Zorro, le musical des Gipsy Kings quitte les planches des Folies Bergère
Posté le Lundi 28 juin 2010dans Comédie Musicale, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerAprès une saison complète sur les planches des Folies Bergère, le musical de Stage Entertainment Zorro tirait sa révérence hier soir, dimanche 27 juin 2010. Applaudi par plus de 150.000 spectateurs tout au long de ces 8 mois, le spectacle créé à Londres en 2008 s’exportera bientôt en Hollande où il fera une tournée, avant qu’une nouvelle troupe ne reprenne le flambeau, en Russe cette fois, à Moscou. La troupe française s’envolera quant à elle fin juillet pour le Liban où quelques représentations seront encore données. Rien n’est pour l’instant annoncé pour remplacer le musical aux Folies Bergère, mais il n’est pas exclu que Spamalot y fasse son grand retour à Paris en janvier 2011. Affaire à suivre… En guise d’hommage, nous vous proposons de (re)récouvrir notre critique de Zorro, le Musical dans sa version française publié à l’origine dans nos colonnes en novembre 2009.
C’est la troisième comédie musicale d’origine anglo-saxonne à débarquer à Paris en version française. Toujours produite par Stage Entertainment, déjà responsable de Cabaret et du Roi Lion au Théâtre Mogador depuis 2007, Zorro le Musical enflamme les planches des Folies Bergère, dans le 9ème arrondissement de la capitale, depuis le 5 novembre 2009. Il était temps que TravelPics.fr s’y rende pour vous ramener quelques images de la Californie des gringos et des gitanos.
Loin d’être une simple franchise créée à la va-vite à partir d’une légende bien connue de tous pour faire de l’argent, Zorro le Musical a tout de l’œuvre bien ficelée mêlant bien sûr théâtre et chansons, mais aussi cascades, combats à l’épée, le tout agrémenté d’une bonne dose de flamenco! C’est à Londres qu’est né le projet en 2008. Le spectacle s’y joue depuis plus d’un an déjà dans l’antre du Garrick Theatre, dans le très chic West End londonien où sont nées tant de comédies musicales cultes. Il a déjà conquis plus de 350.000 spectateurs outre-Manche, et reçu 5 nominations cette année aux Laurence Olivier Awards, notamment pour Meilleur Spectacle et Meilleure Chorégraphie. Lesli Margherita, qui interprète la « Gipsy Queen » Inez dans la production anglaise, a remporté celui de Meilleur Second Rôle dans un Musical.
Car des gitans, il y en a un paquet dans Zorro le Musical. Les créateurs anglais du spectacle ont longtemps cherché le style musical qui conviendrait le mieux pour retranscrire l’ambiance de l’époque à Los Angeles. Après avoir fait fausse route pendant un moment, ils ont pensé au groupe gitan français des Gipsy Kings. Il est vrai que de nombreux gitans vivaient alors en Californie, et que leur musique s’intégrait donc bien à l’univers du héros qui signe son nom de la pointe de l’épée.
Le groupe originaire de Camargue mené par Nicolas Reyes et Tonino Baliardo a immédiatement accepté de retravaillé ses plus grands succès, dont les tubes que sont Bamboleo et Djobi Djoba, pour la scène. Le reste des titres de Zorro le Musical sont également de leur cru, tant le projet les a enthousiasmés. On retrouve donc avec plaisir les rythmes festifs et populaires alliant rythmes flamenco et sud-américain traduits en français pour cette version parisienne du spectacle.
Pour soutenir cette bande originale tourbillonnante, 10 musiciens sont installés aux Folies Bergère de part et d’autre de la scène, au premier balcon. Dans la grande tradition du “musical”, le spectacle est intégralement interprété en direct, à commencer par la musique, et ce même si les musiciens ne sont pas présents sur scène. Une qualité que l’on peine encore à retrouver dans les comédies musicales françaises, même si Mozart l’Opéra Rock dispose de son propre orchestre, cependant trop effacé. Sur la scène de Zorro le Musical, ce sont en revanche pas moins de 24 performers qui se produisent en chantant et en dansant.
Car le flamenco, ça se danse autant que ça s’écoute. Il fallait donc des danseurs et danseuses confirmés pour porter ce spectacle, et le pari est gagné! La chorégraphie est en effet signée Rafael Amargo, danseur et chorégraphe espagnol de renommée internationale. Salué pour son art à travers le monde, il a aussi été remarqué du public français pour son passage en tant que professeur d’expression corporelle et membre du jury à la Star Academy sur TF1. Jugé extravaguant par certains, on ne peut qu’apprécier le travail qu’il a effectué avec les danseurs français sur Zorro le Musical tant les chorégraphies sont expressives, et ce alors même que certaines chansons sont chantées dans leur langue originale : l’espagnol.
Tout comme certains chants du Roi Lion sont interprétés en langues africaines comme le zulu, ces tubes si connus demeurent donc intacts dans Zorro le Musical, et ce depuis la version originale anglaise du spectacle. Seuls quelques couplets importants à la compréhension de la chanson sont traduits, de telle sorte que les titres soient mieux intégrés au spectacle et adaptés à leur interprétation par les personnages de l’histoire. Que ceux qui ne parlent pas espagnol soient donc rassurés, tout autant que les fans des Gipsy Kings, car les performers sélectionnés au terme de 3 mois de casting sont largement à la hauteur de nos espérances.
C’est en effet toujours la même crainte à chaque fois qu’un nouveau spectacle musical se monte en France. Du fait du manque de culture pour ce type d’expression scénique dans l’Hexagone, les directeurs de casting ont souvent du mal à trouver des artistes qui savent à la fois jouer la comédie, chanter et danser. Pour Zorro le Musical, c’était encore plus difficile, car ils devaient en plus être doués en escrime et capables d’effectuer des cascades voire des tours de magie! Or, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois encore le tour est joué! La magie opère sur scène dès les premiers instants, et on est surpris de la présence qu’occupent les acteurs sur la scène des Folies Bergère. Le maîtrise qu’ils ont de leur voix et leur charisme fait que la sauce prend très rapidement, et que l’on se sent immergés dans l’univers de Zorro dès les premiers instants.
On ne pourra d’ailleurs que louer la performance de Laurent Bàn qui interprète le cavalier qui surgit hors de la nuit. Inconnu du grand public, ce jeune diplômé du Conservatoire National de Nancy, section art dramatique a suivi divers cours de comédie, de chant, de danse contemporaine et d’escrime. Sa prestance et sa voix font qu’on ne peut le manquer une fois qu’il est sur scène. Même sans savoir qu’il est Zorro, on comprend immédiatement en le voyant qu’il ne peut avoir autre chose qu’un grand rôle. A posteriori, on se rend surtout compte qu’il se donne à fond pour le spectacle, réalisant lui-même ses propres cascades, qu’il s’agisse de s’accrocher à une corde s’envolant subitement à la verticale pour échapper aux soldats le poursuivant (voir la vidéo) ou bien de survoler le théâtre entier pour atterrir sur scène. Il osera même dégringoler du haut de la cage de scène en roulant sur lui-même autour d’une corde sans protection pour notre plus grand plaisir. Un artiste à découvrir et au physique accrocheur pour lequel toutes les filles devraient craquer. De quoi nous faire oublier rapidement les fausses stars trouvées sur MySpace et que l’on peut voir se produire dans d’autres comédies musicales et qui chamboulent pourtant les cœurs de la gente féminine de moins de 18 ans…
On n’en attendait pas moins d’un spectacle mis en scène par le britannique Christopher Renshaw. Il a déjà mis en scène de nombreux opéras, pièces de théâtre et musicals. Diplômé du Magdalene College d’Oxford, il fait partie de la Royal Opera House de Covent Garden à Londres. En 1996, Christopher Renshaw reçut le Drama Desk Award, ainsi qu’une nomination aux Tony Awards et à l’Outer Critics Circle pour sa mise en scène du spectacle The King and I, présenté à Broadway, Londres et en Australie. Il est également le metteur en scène de Taboo, la comédie musicale avec Boy George sur l’histoire de Culture Club, présentée à Broadway et à Londres et de We Will Rock You, un spectacle sur Queen qui a démarré à Londres en 2002, battant des records d’affluence dans le monde entier depuis. Une valeur sûre, donc.
Mais rien n’aurait été possible sans une bonne histoire avant tout. Il faut dire que Zorro est un mythe, et qu’il a vécu tellement d’aventures qu’il semblerait osé d’en tirer un simple spectacle se voulant exhaustif. Les créateurs ont choisi de se concentrer sur la genèse du héros, de son enfance à ses études à Madrid jusqu’à son retour en Californie accompagnés des gitans rencontrés en Espagne pour combattre son frère devenu tyran. La trame est inspiré du livre Zorro de la romancière chilienne Isabel Allende publié en 2005.
Internationalement connue pour ses nombreux ouvrages (60 millions d’exemplaires vendus à travers le monde !), elle a mené de front diverses carrières de journaliste, présentatrice télévisée et professeur de littérature. Son œuvre a été plusieurs fois adaptée au cinéma. On se souvient notamment du film La Maison aux Esprits de Bille August avec Meryl Streep et Jeremy Irons ou de Of Love and Shadows, avec Antonio Banderas et Jennifer Connelly. Une adaptation cinématographique de son livre sur l’histoire de Zorro est d’ailleurs prévue prochainement. Elle y croit tellement qu’elle est coproductrice de la production originale londonienne de Zorro le Musical.
C’est donc une nouvelle vision de l’histoire de Zorro qui s’offre à nous, portée par des décors fantastiques et des costumes dignes d’une superproduction hollywoodienne signés Tom Piper, créateur anglais rattaché à la prestigieuse Royal Shakespeare Company. Un vrai régal pour les yeux. De plus, l’histoire nous est contée par l’irrésistible Georges Beller, connu du plus grand nombre pour ses frasques d’animateur télé mais surtout grand acteur de théâtre ayant étudié deux ans à l’Actors Studio aux Etats-Unis. Transformé par ses cheveux longs, il nous offre une narration mélodieuse presque envoûtante dont on redemanderait presque! Au terme des 2h40 que durent le spectacle (comptez un petit peu plus de 3h de présence au théâtre compte tenu de l’entracte), on se serait presque cru au cinéma l’espace d’une soirée, au cœur même du film, et on n’a qu’une hâte : que la suite sorte!
Bien sûr, il n’y en aura pas, mais fort heureusement le Zorro le Musical est fait pour durer. A l’image de Cabaret, qui a occupé les planches des Folies Bergère pendant 2 saisons précédemment, Zorro est ici chez lui. La salle entière a été adaptée aux besoins du spectacle, des lumières à la scène en passant par la salle et l’orchestre, sans parler de la sonorisation et de la thématisation de tout le théâtre pour une immersion encore plus poussée. Le grand hall des Folies Bergère est ainsi bordé d’une “Cantina”, au centre de laquelle est placée une roulotte en guise de boutique de souvenirs. Tout autour de la cage de scène, de vieilles échelles et des planches de bois finissent de créer une ambiance résolument californienne.
On avait presque perdu l’habitude d’une telle qualité. Mais la grosse machine qu’est Stage Entertainment ne saurait nous en offrir moins. Créée par le hollandais Joop van den Ende en 1998, le groupe est désormais présent dans 9 pays et emploie actuellement 4000 personnes. Ses spectacles ressemblent plus de 14 millions de spectateurs par an, et ça se comprend. Il faut dire que les méthodes de l’entreprise européenne sont de véritables recettes à succès : des spectacles à gros budgets au thèmes accrocheurs résultats d’un travail de grande qualité, et un réseau de trente salles de spectacles situées dans les principales métropoles européennes ainsi qu’aux Etats-Unis (New-York). Il faut dire que Stage Entertainment achète les théâtres qu’il souhaite utiliser plutôt que de les louer, ce qui lui permet d’y apporter encore plus de modifications, à l’image de celle du Théâtre Mogador à Paris depuis l’arrivée du Roi Lion, pour lequel le théâtre avait entièrement été refait et agrandi en récupérant de l’espace d’accueil et de coulisses sur les immeubles adjacents.
Stage Entertainment collabore par ailleurs avec les principaux producteurs mondiaux tels que Disney Theatrical Productions (Tarzan, Le Roi Lion, Aida, la Belle et la Bête, High School Musical), Littlestar (Mamma Mia!), Andrew Lloyd Webber/the Really Useful Group (Cats, Le Fantôme de l’Opéra, Jesus Christ Superstar), Jacobsen Entertainment (Dirty Dancing), Zorro productions, Freddy Burger, Michael Brenner and Vereinigte Bühnen Wien (Le Bal des Vampires de Roman Polanski, Elisabeth). Fondée en août 2005 et actuellement dirigée par Sandrine Mouras, Stage Entertainment France compte actuellement deux filiales : le Théâtre Mogador et Holiday on Ice France.
Inaugurées le 2 mai 1869, les Folies Bergère est un lieu multiple, où le spectacle a autant lieu sur scène que dans le hall ou le promenoir. Sur scène se succèdent des opérettes, des fantaisies lyriques, des pantomimes, des saynètes, des chansonnettes, des ballets, des exercices de gymnastique, etc… Pendant ce temps-là, les spectateurs déambulent entre la salle et le hall dans l’immense théâtre où aucun espace n’est clos : au promenoir, des groupes se forment, discutent, gagnent le bar et s’asseyent pour consommer. Les provinciaux en voyage d’affaires apprécient alors ces escales dans le hall impressionnant des Folies, décoréde plantes et de jeux d’eau qui lui donnent l’aspect d’un jardin oriental.
Au fil des ans et des productions qui y sont présentées, les Folies Bergère deviennent un véritable temple parisien dédié à la femme. Pour bon nombre des visiteurs occasionnels et des habitués des Folies Bergère, ce music-hall représente alors une véritable enclave de liberté en plein cœur de Paris. Le théâtre possède l’apparence et le prestige d’un music-hall parisien du 19ème siècle, mais lorsque le spectateur est à l’intérieur, il se sent aussi bien ancré dans le passé que dans le présent. Une sensation particulièrement appuyée depuis l’arrivée en 1974 de sa nouvelle directrice, Hélène Martini, qui a su redonner un souffle de modernité aux Folies. Consciente de l’évolution des désirs des spectateurs, elle décide en effet de rompre avec le passé passéiste des Folies Bergère et propose rapidement des spectacles remis au goût du jour. Elle ouvre alors ses portes à des comédies musicales comme Les Années Twist, Nine, Fame… Elle accueille également des artistes comiques telles Valérie Lemercier ou Marianne James et son Ultima Récital.
Article et photos des Folies Bergère par Alexandre Rosa
Captures du spectacle par Brinkhoff / Mögenburg © 2009 ZLL
Cette comédie musicale me semble, d’après votre article très complet, très sympathique d’autant plus que les musiciens jouent en live.