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Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Retour sur image : Le Roi Lion au Théâtre Mogador
Posté le Dimanche 02 novembre 2008dans Comédie Musicale, Disneyland Paris, France, Le Roi Lion, Special Event, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerIl y a un peu plus d’un an, Stage Entertainment débutait une aventure née d’un pari fou : amener un des musicals de Broadway les plus célèbres à Paris. Après avoir, pour cela, acheté un théâtre historique, le Théâtre Mogador, dans les beaux quartiers de la capitale française, près des Grands Boulevards, ainsi que les deux immeubles adjacents pour en faire des bureaux, des salles de répétitions et de nouveaux foyers pour les spectateurs du théâtre, la production avait inauguré la version française du Roi Lion en grande pompe le 4 Octobre 2007.
Souvenez-vous. C’était il y a un peu plus d’un an, et je m’étais rendu sur le tapis rouge à l’époque. Il en était sorti un reportage vidéo que je vous propose de voir ou de revoir :
Le mois dernier, le spectacle célébrait son premier anniversaire, et c’est je crois avec plaisir que Stage Entertainment a diffusé les chiffres de fréquentation du musical. Le pari est en effet réussi puisqu’aujourd’hui, le Roi Lion, c’est :
- 1 demi million de spectateurs en 395 représentations depuis 1 an .
- 3 Molières : théâtre musical, costumes et lumières.
- 12% des entrées des salles privées à Paris
- chaque soir, 40 artistes , 17 musiciens et 50 techniciens qui travaillent sur le spectacle
- sur scène, pendant 2h40 , pas moins de 400 costumes et 200 masques transforment les artistes en 25 espèces d’animaux différents devant les yeux ébahis des spectateurs
Des chiffres à mettre en parallèle avec les performances du Roi Lion dans le monde, qui sont de :
- 45 millions de spectateurs depuis sa création à Broadway il y a 11 ans.
- Des représentations ont eu lieu dans 11 pays et 63 villes différentes, en 5 langues !
- Il a remporté plus de 70 récompenses dans le monde entier
Le succès ne se dément pas pour la version française du show, dont j’aimerais à nouveau vous montrer quelques extraits. Ces quatre passages ont été filmés par mes soins, avec malheureusement un grave problème de son, lors de la captation organisée par Stage Entertainment pour la presse en septembre 2007. Ce sont les seuls extraits qui ont jamais été diffusés de la version Mogador du spectacle, et à ma connaissance les seules vidéos persistantes sur le web. Enjoy!
Encore désolé pour le son mais ce n’est pas vraiment de ma faute, plutôt au matériel insuffisant qui était en ma possession ce jour là.
Mais revenons un instant sur les résultats du Roi Lion à Paris. Il est intéressant de noter que 40% du public vient de Province. On se déplace donc pour le spectacle. L’esprit est de toute évidence différent de celui d’une tournée, et le public français a fini par comprendre qu’un musical de Broadway ne pouvait que très difficilement se déplacer. En outre, à la vue des titanesques travaux nécessaires à Mogador en prévision de l’arrivée du Roi Lion, une telle entreprise serait difficilement réitérée.
Le public adulte représente 92% des spectateurs et les femmes sont au rendez-vous à 60%. On est donc loin d’un simple spectacle pour enfants comme celui de Kiribou et la Sorcière qui, rappelez-vous, avait ouvert à Paris en même temps que le Roi Lion à quelques rues de là. Ce dernier a fermé depuis longtemps, comme cela était prévu.
L’année dernière, dans le cadre des articles que j’écrivais pour le site DLRP.fr, j’avais été présent lors de tout le processus de pré-production du spectacle, des castings au lancement en passant par les répétitions. J’ai malheureusement été contraint de retirer de ma galerie photo tous les clichés réalisés dans le cadre de mes reportages. Impossible donc de partager avec vous d’autres souvenirs que ces quelques interviews de tout le cast original du Roi Lion, filmées lors du showcase du spectacle, qui a eu lieu au Théâtre du Châtelet en Avril 2007. Souvenirs, souvenirs…
L’exception dans cette série de vidéos, c’est bien sûr l’interview de Lebo M, le compositeur sud-africain que l’on entend au tout début du film, s’exclamant « Nants Ngonyama » alors que le soleil se lève sur la savane. Cette interview avait été réalisée deux jours après le showcase, dans un grand palace parisien.
La critique
Puisque c’est l’anniversaire du Roi Lion, et que tous mes reportages ont disparu de la toile depuis, il est probablement temps de resortir la critique que j’avais écrit à l’époque. Toujours valable, elle donnera peut-être envie aux derniers réticents d’entre vous d’aller rendre une petite visite à la Terre des Lions parisienne :
« En 1997, lorsque le musical de The Lion King fit ses débuts à New York, un critique a décrit le spectacle avec les mots suivants : « Broadway n’a jamais rien vu de tel auparavant !« . On ne doit pas prendre trop de risques en écrivant aujourd’hui la même chose en remplaçant Broadway par Paris. Car la version française du musical qui a débarqué au Théâtre Mogador jeudi dernier est largement à la hauteur de l’original…
On aurait tort de comparer ce Roi Lion de Disney à une comédie musicale à la française telle que celle portant le nom d’un autre roi célèbre de Versailles. Ici, pas de tournée, puisque le spectacle se jouera à Mogador et exclusivement à Mogador. Stéphane Huard, PDG de Stage Entertainment France qui produit le spectacle, explique qu’il s’agit d’un show en « open-end », c’est-à-dire qu’il sera joué tous les soirs tant que le public viendra. Et au vu du succès que remporte le spectacle dans tous les pays où il a été adapté, il n’y a pas trop d’inquiétude à se faire quant au destin radieux qui attend cette production.
Le double évènement
Dix ans après sa grande première à Broadway, la mise en scène de Julie Taymor n’a pas changé d’un iota et fonctionne toujours à merveille. Pendant plus de 2h30, les quelques 115 artistes qui officient sur scène et en coulisses transportent les 1600 spectateurs du théâtre entièrement rénové jusqu’en Afrique où se déroule toute l’intrigue. La réalisatrice de « Titus » (1999) et de « Frida » (2001) a en effet mis à profit toute son expérience dans le théâtre et l’opéra pour développer pour ce Roi Lion un type de mise en scène inédit qu’elle a baptisé le double-évènement.
Au lieu de faire un dessin animé sur scène, animal et enfantin, elle a décidé de ne pas cacher le visage des comédiens-chanteurs. Pour autant, il fallait trouver un moyen de faire ressortir leur animalité, et elle y est parvenu en faisant usage des nombreux masques qu’elle a conçu. Lors d’une scène, on peut ainsi observer le visage de l’acteur et son jeu, mais aussi le masque du lion au-dessus de sa tête, qui agit comme un deuxième visage tout aussi expressif. La manière dont ce système est utilisé fait appel à tout un tas de trouvailles toutes plus étonnantes les unes que les autres. Elle s’explique : « L’un des éléments forts du film tient à la richesse humaine des animaux. Leurs voix, le style de leurs dialogues, leurs expressions faciales traduisent parfaitement l’humour et le pathos de l’oeuvre. Etant donné la dualité ironique du spectacle sur scène – les personnages sont à la fois des humains et des animaux – il devint primordial, dans la mise en scène, de ne pas cacher l’acteur derrière un masque ou à l’intérieur de la combinaison d’un animal. Je voulais que l’être humain soit un élément essentiel de la stylisation. »
Le casting français
Mais jusqu’ici rien de bien nouveau pour ceux qui connaissaient déjà les autres versions du spectacle. Le défi relevé par l’équipe de production française était bel et bien de réussir un casting sans faille. Et elle a fait mouche en allant chercher l’interprète de Rafiki jusqu’en Afrique du Sud en la personne de Zama Magudulela. Après avoir officié sur les versions australienne, chinoise et allemande du Roi Lion entre 2003 et 2006, l’artiste a dû apprendre le français et répéter tout l’été avec le reste de l’équipe pour arriver au résultat que l’on voit sur scène. Elle a en effet un rôle clé dans le spectacle puisqu’elle interprète les chansons d’introduction et de conclusion du spectacle, à savoir « Le Cercle de la Vie » (« L’Histoire de la Vie » dans le dessin animé).
Les autres chanteurs, comédiens et danseurs ont pour la plupart été recrutés en France. On retrouve ainsi Jee-L dans le rôle de Mufasa, le père de Simba trahi par son frère Scar. On connaît surtout le chanteur pour sa prestation dans la Star Academy en 2005. Même si ce CV pourrait faire peur, on est tout de suite rassurés dès son entrée en scène tant son jeu est maîtrisé du début jusqu’à la fin. Un rôle fait pour lui. Incontestablement la meilleure surprise de ce casting français.
Autre inconnue du grand public, Léah Vincent interprète le rôle féminin principal de l’histoire : Nala, qui tombe amoureuse de Simba. On découvre à travers son personnage une comédienne et chanteuse pleine de charme qui nous émeut par sa prestance et l’émotion qui transparaît en permanence sur son visage. Une autre bonne surprise à laquelle on peut ajouter Olivier Breitman, autrement dit le méchant de l’histoire : Scar l’oncle déchu et jaloux. Il incarne à merveille ce personnage hautain, ambitieux et méprisant, aidé par un maquillage élaboré.
La seule ombre au tableau pourrait être celle de Jérémy Fontanet, qui a décroché le rôle de Simba, le Roi Lion adulte. Si le jeune artiste est un parfait chanteur, on regrettera sa prestation jouée qui mériterait d’être mieux articulée. Jérémy en étant à ses débuts, on lui pardonnera ses hésitations même s’il lui reste encore beaucoup de travail pour arriver à un niveau digne de cette mégaproduction.
Décors et costumes
Un spectacle de 2h30, cela peut paraître long mais celui-ci semble durer moitié moins. Grâce à son histoire très célèbre et ses chansons enlevées, le spectacle se déroule sous nos yeux sans que l’on puisse voir le temps passer.
L’introduction à elle seule bat des records d’inventivité en nous mettant dans l’ambiance du musical dès les premiers instants. Comme dans le dessin animé, le singe Rafiki présente Simba, le film du roi Mufasa à tous les animaux de la savane. Et ici encore comme au cinéma, oiseaux, éléphants, gazelles, buffles et bien d’autres envahissent la scène mais aussi la salle pour converger vers un rocher du lion qui vient dominer le théâtre d’une façon magistrale. On n’en dira pas plus…
Loin de se limiter à la simple représentation d’animaux de la savane, les costumes interviennent comme autant de personnages. Le paysage par exemple ne se contente pas d’être représenté par une toile de fond. Il vit et bouge sur scène, incarné par de vrais danseurs. Une stylisation de plus souhaitée par Julie Taymor, décidément très inspirée.
Un théâtre entièrement remis à neuf et agrandi
A Paris, le spectacle se joue au mythique Théâtre Mogador près de l’Opéra Garnier. Racheté par Stage Entertainment France, il vient de sortir d’une longue phase de travaux lors de laquelle la salle et les espaces d’accueil ont entièrement été refaits à neuf. En devenant propriétaire des deux immeubles adjacents au théâtre, la production a pu installer ses bureaux dans le théâtre même, après avoir pris soin de revoir l’inclinaison des balcons du théâtre pour une visibilité améliorée, de construire un réfectoire et des espaces de relaxation pour toute l’équipe du spectacle, et d’améliorer l’équipement scénique. Ce ne sont pas moins de 4000 mètres cubes de terre qui ont été extraits pour creuser le nouveau sous-sol du théâtre et notamment augmenter la hauteur de la cage scénique, l’équipement nécessaire sous la scène pour assurer la mise en place des décors étant de 15 mètres.
Depuis l’inauguration du nouveau Mogador le 25 septembre dernier, les 1000m² de salons du théâtre sont disponibles à la location pour les professionnels désireux d’organiser un évènement pour leur entreprise dans un cadre classique.
L’adaptation française
Stéphane Laporte, qui s’est illustré à de nombreuses reprises dans des adaptations de spectacles de théâtre musical, est à l’origine du texte de cette version française. Il a tenu à ne pas voir le film avant de commencer son travail, ce qui explique que les paroles des chansons n’aient pratiquement rien à voir avec les textes que l’on peut déjà connaître par ailleurs. Un détail qui pourrait passer inaperçu si seulement quelques fautes de goût n’avaient pas été commises. Les hyènes n’hésitent ainsi pas à parler en « verlan », ce qui peut enlever du prestige à la production.
En bref, Le Roi Lion est un divertissement haut de gamme qui frôle la perfection. Il reste pourtant un spectacle rugissant et haut en couleurs, de très grande qualité. Son principal défaut réside donc dans la politique de prix pratiqués par Stage Entertainment, les billets se vendant entre 26 et 99€ en fonction des catégories. Mais quand on aime on ne compte pas…