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Hallgrimskirkja – de fausses colonnes basaltiques forment une église naturelle à Reykjavik
Posté le Dimanche 08 août 2010dans Architecture, Eglise, Expressioniste, Islande, Monument religieux, Payspar Alexandre RosaImprimerRecréer les caractéristiques et les qualités de la Nature en termes architecturaux est tout à fait possible. En utilisant des matériaux particuliers ou en incluant l’expression de la nature dans la forme même du bâtiment que l’on conçoit, on peut arriver à une création telle l’église de Hallgrimur.
En regardant cet édifice de l’architecte islandais Gudjon Samuelsson (1887-1950), il nous vient à l’esprit l’image de formations rocheuses recouvertes de neige et de formations de lave basaltique. Quoi de mieux que de représenter ce qu’il y a de plus typique dans un pays au cœur même de sa plus grande église? Hallgrimskirkja, comme disent les islandais, est située au cœur même de Reykjavik, la capitale du pays.
Elle culmine à 73 mètres de hauteur au-dessus des maisons multicolores du centre-ville, alors même qu’elle est construite sur un promontoire, ce qui en fait la plus grande église du pays et la 6ème plus haute structure d’Islande après l’antenne radio Hellissandur.
C’est en 1937 que Samuelsson fut chargé de construire cette église. Les travaux durèrent 38 ans et se prolongèrent de 1945 jusqu’en 1986, la tour centrale ayant été achevée bien avant le reste du projet. A l’origine toutefois, une simple chapelle fut consacrée en 1948 pour permettre aux habitants de prier et de se recueillir. C’est aujourd’hui la crypte située sous l’église. Au fil des ans, d’autres bâtiments vinrent ensuite s’adjoindre à ce premier, mais l’architecte Samuelsson mourut plusieurs dizaines d’années avant que son projet ne soit achevé.
Aujourd’hui, les colonnes de béton s’élancent verticalement sur la façade de l’église, dont le site en hauteur augmente encore l’impression de grandeur qui en ressort. Lorsque l’on approche du bâtiment, ces lignes s’allongent de manière exponentielle vers le centre de la tour principale de l’église, captant le regard du visiteur.
Ces rangées de béton blanc et gris continuent sur les murs intérieurs du bâtiment, se rejoignant par endroits en arches pointues. Ces effets font penser à un style néo-gothique, tout particulièrement du fait de cette verticalité partout présente, donnant à la nef centrale de l’église une apparence particulièrement lumineuse et spacieuse. Elle est cependant similaire dans son style à l’architecture expressionniste de l’église de Grundtvig à Copenhague (1926).
La tour centrale de Hallgrimskirkja, telle un volcan, est visible de tout Reykjavik. Le nom étrange de l’édifice signifie tout simplement “l’église de Hallgrimur” (les déclinaisons de mots sont assez complexes en islandais), en hommage au célèbre poète Hallgrimur Pétursson (1614-74).
Autre personnage célèbre, Leif Ericson accueille les fidèles sur le parvis de l’église puisque sa statue s’y trouve. Selon les sagas islandaises, c’est lui, fils du viking Erik le Rouge, qui aurait découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb, entre 970 et 1020. Cette statue précède en fait la construction de l’église puisqu’elle fut offerte à l’Islande par les Etats-Unis en 1930 en commémoration du Festival du Millénaire de l’Alþingi, célébrant le 1000ème anniversaire du Parlement islandais, créé à Þingvellir en l’an 930.
Ces deux personnages sont de véritables symboles de la culture du pays. Un rôle qu’assume également Hallgrimskirkja aujourd’hui. En imitant la structure de la lave ainsi que les couleurs de la neige et de la glace, Samuelsson a en outre fait en sorte que l’église rappelle l’environnement naturel de l’Islande. Un ensemble harmonieux où les islandais eux-mêmes aiment se retrouver et faire la fête, notamment pour noël où de nombreux concerts et récitals y sont donnés.
Au fond de l’église se trouve un grand orgue du constructeur allemand Johannes Klais de Bonn. Ses 5275 tuyaux s’étendent sur 15 mètres de hauteur et pèsent 25 tonnes. La construction de ce monstrueux instrument fut achevée en décembre 1992. Le musicien Christopher Herrick y enregistra un concert pour orgue.
L’église est également utilisée comme tour d’observation. Un ascenseur mène en effet à la terrasse d’observation située au sommet de l’édifice. Elle promet de superbes vues de Reykjavik et des montagnes environnantes.
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Article et photos par Alexandre Rosa sauf mention