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Chapelle de Rosslyn – les descendants de Jésus selon Da Vinci Code sont-ils liés aux Templiers?

Posté le Mercredi 27 octobre 2010dans Architecture, Chapelle, Ecosse, Eglise, Monument religieux, Payspar Alexandre RosaImprimerText Resizer Text Resizer

La chapelle de Rosslyn est une église qui fut construite au 15ème siècle dans le village de Roslin, au sud de la capitale écossaise Edimbourg. Localement appelée Rosslyn Chapel, c’était à l’origine la Collégiale de Saint Mathieu. Le romancier américain Dan Brown voit dans son nom actuel une référence au terme "Rose Line", qui signifie "la lignée de la Rose". Dans son "Da Vinci Code" de 2003, Dan Brown situe à la Rosslyn Chapel le passage d’une ligne qui part de France. En outre, elle abriterait une communauté descendant directement de Jésus Christ. Mais le lieu était déjà empreint de mysticisme avant le roman.


Les historiens pensent quant à eux que le nom Rosslyn vient de deux mots celtiques : "ros", qui signifie promontoire ou lieu, et "lyn" qui signifie "cascade".

Une collégiale médiévale fondée par William Sinclair

Techniquement, l’église est une collégiale romane catholique qui fut fondée par William Sinclair, 1er Comte de Caithness, de la famille Sinclair. Egalement orthographiée Sainteclaire, Saintclair ou Saint Clair, cette famille descend de chevaliers scotto-nomands. Elle disposait de 3 lieux de culte à Roslin, le premier était le Château de Roslin et le second ce qui est aujourd’hui le cimetière de Roslin. La Rosslyn Chapel, troisième lieu de culte des Sinclair, fut construite selon les standards architecturaux médiévaux de la région.

La but de la collégiale était de célébrer l’Office nuit et jour, ainsi que de célébrer la messe pour tous les fidèles disparus, ce qui incluait les membres décédés de la famille Sinclair. Cependant, après la réformation écossaise (en 1560), le culte roman catholique dans la chapelle fut mis à terme, bien que la famille Sinclair demeura romane catholique jusqu’au début du 18ème siècle. A la même époque, la chapelle fut également fermée au public et ce jusqu’en 1861, quand elle fut rouverte en tant que lieu de culte répondant aux rites de l’église Episcopale Ecossaise.

Mais c’est surtout pour les diverses théories spéculatives regardant la franc-maçonnerie et les templiers depuis quelques années que la chapelle est connue et fait l’objet de programmes de conservations importants.

De nombreux symboles Templiers

En effet, construite 150 ans après la dissolution de l’Ordre des Chevaliers du Temple, la Rosslyn Chapel arbore de nombreux symboles Templiers, comme celui des "deux cavaliers sur un seul cheval", apparaissant sur le sceau des chevaliers.


De quoi alimenter toutes sortes de légendes concernant la crypte de la chapelle, scellée depuis des années. Tout juste sait-on qu’elle servit de lieu d’enterrement pour plusieurs génération de Sinclair. D’autres affirment qu’elle cacherait la tête momifiée de Jésus Christ en personne, le trésor des Templiers, les premiers Joyaux de la Couronne écossaise ou encore le Saint Graal.

Toutefois, dès l’an 2000, de sérieux doutes furent émis concernant un quelconque lien entre la franc-maçonnerie et la Rosslyn Chapel. D’autres pointent néanmoins du doigt une similarité entre le plan de la Rosslyn Chapel et celui du légendaire Temple de Salomon. On dit aussi que d’autres bas-reliefs de la chapelle reflèteraient des images maçonniques, comme la manière dont les mains de plusieurs figures sont placées.

Une relation avec les franc-maçons?

Une sculpture pourrait montrer un homme aux yeux bandés que l’on ferait avancer à l’aide d’une corde autour du cou, d’une manière similaire à celle dont les candidats sont préparés à leur initiation dans la franc-maçonnerie. Malheureusement, le bas-relief a été érodé par le temps et la pollution et il est difficile de le lire clairement.

Il est cependant important de noter que la chapelle fut construite au 15ème siècle, et que les premières traces d’activités de franc-maçons remontent seulement à la fin du 16ème siècle ou au début du 17ème. Il est aussi possible que des images maçonniques aient été ajoutées à la Rosslyn Chapel bien après sa construction. Cela aurait par exemple pu arriver dans les années 1860, quand James Sinclair-Erskine, 3ème comte de Rosslyn, chargea l’architecte d’Edimbourg David Bryce, un franc-maçon reconnu, de restaurer les zones de l’église connues pour ces bas-reliefs mystérieux.

D’un autre côté, on remarque que la famille Sinclair a témoigné contre les Templiers quand l’Ordre fut l’objet d’un procès à Edimbourg en 1309. Quoi que l’on en dise, imaginaires ou non, ces connections entre la famille Sinclair et les Templiers ou les franc-maçons amène Rosslyn au cÅ“ur des conjectures disant que les franc-maçons seraient descendants directs des chevaliers du Temple.

Les descendants de Jésus Christ à Rosslyn?

De manière plus récente, des théories alternatives feraient état d’une relation entre les Templiers et les descendants supposés de Jésus Christ. Que ce soit le Da Vinci Code ou les livres de Timothy Wallace-Murphy (Rex Deus: The True Mystery of Rennes-le-Château And The Dynasty of Jesus et Custodians Of Truth: The Continuance Of Rex Deus), la mode est à la considération d’une lignée de Jésus liée aux Sinclair et à la Rosslyn Chapel. Le précurseur de ces théories est la livre de 1982 The Holy Blood and the Holy Grail de Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln, qui introduit la théorie de la lignée de Jésus en relation avec le Prieuré de Sion.

L’architecture de la chapelle de Rosslyn en elle-même n’est pas moins intéressante. Une visite sur place réduira presque à néant votre conviction dans les théories sus-citées, la visite guidée proposée faisant état des nombreuses erreurs dans les allégations du Da Vinci Code notamment. Par exemple, le roman de Dan Brown explique que la chapelle fut bâtie par les Templiers et contiendrait une Etoile de David à 6 branches gravée dans son sol de pierre. Pourtant, aucune étoile de ce type n’est présence. Nombreuses sont les sources arguant que Brown n’a pas visité la chapelle avant la publication de son livre.

En réalité, la chapelle de Rosslyn fut donc construite à partir du 20 septembre 1456 par William Sinclair. Ses plans originaux n’ayant jamais été retrouvés ou enregistrés, il est impossible de savoir si elle était censée être construite selon le plan actuel ou non. Son architecture est cependant considérée comme une des plus belles d’Ecosse.

On considère que le bâtiment original aurait dû avoir une forme cruciforme. Il ne fut pourtant jamais terminé, seul le chÅ“ur ayant été construit avec la rétro-chapelle, construite sur une crypte souterraine bien antérieure. On pense qu’elle faisait partie d’un château ayant occupé les lieux précédemment. Les fondations de la nef jamais construite et de ses transepts furent retrouvées au 19ème siècle. Leurs travaux furent abandonnés, peut-être par manque de financement, un manque d’intérêt ou un changement dans la mode liturgique.


Les travaux de décoration intérieure de la chapelle furent exécutés sur une période de 40 ans.

Le pilier de l’Apprenti

La chapelle repose sur 14 piliers qui formant une arcade de 12 arches sur trois côtés de la nef. A l’extrémité est, un 14ème pilier situé entre l’avant-dernière paire forme une séparation de 3 piliers entre la nef et la rétro-chapelle. Ils sont nommés du nord du sud : le pilier du Maître, le pilier du Voyageur et le célèbre pilier de l’Apprenti.

La légende veut que le maître maçon entama la réalisation de ce que l’on nomme aujourd’hui le pilier de l’Apprenti jusqu’au jour où, se sentant incapable de le terminer, il parti en voyage d’études à Rome afin d’améliorer ses compétences. Pendant son absence, son apprenti termina lui-même l’Å“uvre, ce qui déclencha la colère et la jalousie du maître-maçon qui, découvrant le pilier achevé à son retour, asséna un coup de maillet sur la tête de son apprenti, le tuant sur le coup. En guise de punition, le visage du maître-maçon fut sculpté sur le pilier opposé de sorte que son regard soit posé sur le pilier de l’Apprenti pour l’éternité.

Les cubes musicaux

Parmi les mystérieuses sculptures de Rosslyn se trouve une séquence de 213 cubes ou boîtes dépassant des arêtes des piliers et des arches de l’église, chacun avec un schéma différent décorant leur surface. On ne sait pas si ces schémas avaient un sens particulier, mais beaucoup de chercheurs ont tenté de les décoder.

Aucune interprétation n’a été concluante, mais une théorie veut que ces boîtes doivent être lues comme une partition musicale. En effet, les motifs présents sur les cubes ressemblent aux formes géométriques vues dans les études de cymatiques. Les dessins sont formés en plaçant de la poudre sur une surface plane que l’on fait vibrer à diverses fréquences. En faisant correspondre ces formes de Chladni avec les notes de musique associées aux mêmes fréquences, l’équipe de père et fils formée par Thomas et Stuart Mitchell produit une mélodie qu’ils baptisèrent Rosslyn Motet.

Les "hommes verts"

Une autre présence notable dans l’architecture de Rosslyn est celle des "hommes verts". Ce sont en fait des sculptures de visages humains entourés de verdure, poussant souvent même hors de leur bouche. Ils sont considérés comme un symbole de croissance, de renouveau et de fertilité d’origine pré-chrétienne.

A Rosslyn, on les retrouve dans toutes les parties de la chapelle, avec un bel exemple dans la rétro-chapelle, entre les deux autels centraux du mur est. Les hommes verts de Rosslyn symbolisent les mois de l’année, avec une progression de l’est vers l’ouest à l’intérieur de la chapelle. Des visages jeunes visibles à l’est représentent le Printemps, et tandis que l’on progresse vers le soleil couchant à l’ouest, les sculptures vieillissent comme à l’automne des années d’un être humain.

Il y a au total plus de 110 sculptures d’hommes verts dans et autour de la chapelle  de Rosslyn.

Un autre mystère concerne la présence de maïs sur les sculptures de l’église. Cette culture était inconnue en Europe à l’époque de la construction de la Rosslyn Chapel et ne fut cultivée sur le Vieux Continent que plusieurs centaines d’années plus tard. Certains voient ainsi ces sculptures comme la preuve que Henry Sinclair aurait voyagé jusqu’en Amérique  bien avant Christophe Colomb. En réalité, les historiens du Moyen-Âge voient plutôt des sculptures comme des représentations stylisées de blé, de fraises ou de lys.

De longs travaux de restauration

Une canopée de métal recouvre la Rosslyn Chapel depuis 14 ans. Pour prévenir la dégradation de l’église due à la pluie mais aussi pour lui donner une chance d’enfin sécher complètement, elle fait l’objet d’un programme de restauration important concernant son toit, sa pierre, ses sculptures et même ses vitraux et son orgue.

D’importants travaux de réparation du gros Å“uvres seront achevés à la fin de l’année 2011, les échafaudages principaux étant prêts à être supprimés. Un nouveau centre des visiteurs ouvrira ses portes au printemps 2011, et un nouveau système d’éclairage illuminera l’intérieur de l’église en plus du chauffage qui y a enfin été installé.

Les travaux devraient avoir coûté environ 13 millions de livres sterling, dont 3,7 millions pour le centre des visiteurs. Le projet a été financé par l’organisme qui gère les monuments historiques du Royaume-Uni, le Heritage Lottery Fund, ainsi que Historic Scotland et l’association verte WREN. L’acteur Tom Hanks a également fait un don important aux travaux après avoir passé une semaine sur place pour le tournage du film Da Vinci Code en 2005.

Voir toutes les photos de la Rosslyn Chapel dans la galerie photos de TravelPics.fr

Article et photos par Alexandre Rosa

4 Comments

  • Michel dit :

    Bien qu’amateur d’explications complexes et d’interprétations, j’ai du mal à croire à toutes les interprétations qui tournent autour de cette chapelle.
    Pour les ressemblances entre telle ou telle sculpture et tel ou tel style, est-il nécessaire d’y voir de la signification, l’artiste avait été séduit par une réalisation ailleurs et la reproduite.
    Mais nous aimons croire au merveilleux, cela donne un charme supplémentaire à des lieux moins chargés d’histoire, d’émotions… Je m’y laisse volontiers prendre.

  • Garrido Juan José dit :

    Essayons humblement de nous poser des questions, si possible des questions qui respectent des mystères devant lesquels nous sommes si petits.

    Napoléon, qui avait certainement en sa possession des moyens de connaissance qui nous dépassent ne disait il pas « L’énigme des Templiers est pour moi, la plus grande énigme de l’Histoire. »

    N’assénons rien, aucune vérité péremptoire, sans avoir approché ces mystères avec le cÅ“ur, le désir de l’homme de bien, et enfin l’esprit. Juan José.

  • Garrido Juan José dit :

    Notre ami Michel nous parle t’il d’art « vulgaire à caractère personnel » ou de connaissances fondamentales, essentielles, transmises volontairement sous le voile du symbole? Juan José.

  • Garrido Juan José dit :

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