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Kinkaku-ji : le temple du Pavillon d’Or de Kyoto
Posté le Samedi 25 septembre 2010dans Architecture, Japon, Jardins, Monument religieux, Pays, Temple, UNESCOpar Alexandre RosaImprimerL’été s’en est allé, laissant sa place à l’automne et à ses couleurs chatoyantes. Rien de mieux pour se rendre compte de l’évolution du paysage que de se rendre au Japon, où les arbres se parent à cette époque de rouge et de jaune vif à cette époque de l’année, comme aux jardins du Rokuon-ji, le “temple du jardin des daims”, à Kyoto. Si la météo reste capricieuse, elle ne vous empêchera pas d’admirer la brillance d’une des merveilles de l’archipel nippon : le Pavillon d’Or.
Si célèbre qu’il a donné son nom au temple tout entier, ce “Kinkaku”, c’est à dire un bâtiment entièrement recouvert d’or, est classé depuis 1994 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Et malgré la profusion de temples et de lieux historiques à visiter à Kyoto, la deuxième ville la plus visitée du Japon après Tokyo, c’est souvent ce “Kinkaku-ji” qui sort premier dans la liste de priorité des touristes de passage. Il est vrai que son apparence si précieuse lui donne cet aspect presque mystique dont l’image a fait le tour du monde.
C’est l’un des plus beaux exemples d’architecture de la période Muromachi (1338-1573), quand les shogun Ashikaga régnaient.
Dans les années 1220, le site abritait la villa Kitayamadai, qui appartenait du chef du clan des Saionji, une puissante famille d’aristocrates qui y avait également fondé un temple inauguré en 1224 : le temple Saionji. Après leur déclin, la villa et le temple ne furent plus entretenus et seule une mare demeure de cette époque.
L’ensemble architectural fut rénové par Yoshimitsu (1358-1408), le 3ème shogun Ashikaga, qui en fit un superbe complexe résidentiel connu sous le nom de Kitayama-dono (“le Palais de la Montagne du Nord”). Ce complexe devint non seulement un centre politique mais également un centre de la culture Kitayama, qui était très influencée par la culture chinoise des Ming.
Le palais fut transformé en un temple Zen de l’école Rizai par le 4ème shogun Ashikaga, Yoshimochi le fils de Yoshimitsu en 1420, après la mort de ce dernier et conformément à son souhait posthume. Il fut alors baptisé Rokuon (le “parc aux daims”).
Malheureusement, la majeure partie du temple fut détruit par un incendie lors de la guerre d’Ōnin, un conflit entre deux puissantes familles dont la violence escalada jusqu’à se transformer en guerre nationale au 15ème siècle (1467-77). Seul le Pavillon d’Or survécut.
Plus récemment, le 2 juillet 1950 pour être exact, le pavillon fut finalement détruit dans un nouvel incendie causé par un moine nommé Hayashi Yoken qui tentait de se donner la mort dans le temple Daimon-ji situé juste derrière. Il survécut et fut donc arrêté et condamné à 7 ans de prison, mais fut libéré en 1955 après avoir été déclaré déficient mental. Il mourut l’année suivante de maladie.
Le Pavillon d’Or que nous pouvons admirer aujourd’hui est donc une reconstruction de 1955, antérieure à tous ces évènements. Elle est considérée comme une copie strictement similaire à l’original même si certains doutent encore qu’une telle couverture dorée ait à ce point enveloppé la structure d’origine. Toutefois, en 1984 le revêtement de laque japonaise devint trop abîmé et il fut entièrement remplacé. Le pavillon fut par ailleurs recouvert d’une couche de feuille d’or cinq fois plus épaisse qu’auparavant, atteignant une épaisseur de 5/10,000mm.
Les travaux furent achevés en 1987. L’intérieur du bâtiment fut rénové par la même occasion, en particulier les tableaux et la statue de Yoshimitsu qu’il abrite. N’espérez pourtant pas pouvoir l’admirer : le pavillon est fermé au public. Il est toutefois possible d’en apercevoir l’intérieur par les fenêtres souvent ouvertes et donnant sur les jardins alentour.
Constitué de trois étages, le Pavillon d’Or n’est en fait recouvert de feuille d’or que sur ses deux derniers niveaux. Il fonctionne comme un shariden, c’est à dire un bâtiment abritant les reliques de Bouddha, autrement dit ses cendres. Il fut un modèle important pour le temple Ginkaku-ji (le temple du Pavillon d’Argent) ainsi que le temple Shōkoku-ji, tous deux également situés à Kyoto. En effet, quand ces temples furent construits, le shogun Yoshimasa recopia tout simplement les styles employés à Kinkaku-ji et reprit même les noms de ses deuxième et troisième niveaux.
Car il est important de noter que chaque étage du Kinkaku correspond à un style architectural différent. Le rez-de-chaussée (Hō-sui-in) est de style Shinden-zukuri, le style des palais de l’époque Heian, l’aristocratie impériale du 11ème siècle. Le premier étage (Chō-on-dō) suit le style Buke-zukuri des maisons de samouraï, ces fameux aristocrates guerriers. Enfin, le deuxième étage (Kukkyō-chō) est de style Karayō, celui des temples Zen. L’ensemble est surmonté de la statue en bronze d’un phénix.
Par beau temps, il est très agréable de se promener dans les jardins qui entourent le Pavillon d’Or Kinkaku-ji. La mare Kyōko-chi se trouve directement au pied du pavillon, puis permettant de s’y refléter. Son nom signifie d’ailleurs “la mare miroir”. Un petit ponton accolé à l’arrière du pavillon permet d’y amarrer une petite barque.
Les terrains entourant Kinkaku-ji furent aménagés de manière à correspondre aux descriptions de la Terre Pure par le bouddha Amida, dans le but d’illustrer l’harmonie qui existe entre le paradie et la terre. Le plus gros îlot de la marre représente l’archipel nippon. Les quatre pierres formant une ligne droite sur la marre près du Pavillon représentent quant à elles des voiliers faisant cap vers l’ïle de la vie éternelle de la mythologie chinoise.
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Article par Alexandre Rosa
Photos par Alexandre Rosa et Akisuke Shibata