Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Saltimbanco – le Cirque du Soleil pose ses valises à Bercy pendant sa tournée mondiale
Posté le Dimanche 16 janvier 2011dans Cirque, Concertpar Alexandre RosaImprimerRégulièrement, la France accueille une des troupes du Cirque du Soleil en tournée mondiale pour présenter l’un des spectacles du cirque le plus connu au monde. La dernière fois que la région parisienne a eu cette chance, c’était en été 2007 avec le spectacle Alegria. Il aura donc fallu attendre trois ans pour que le Cirque du Soleil fasse de nouveau applaudir les parisiens, cette fois dans une salle plus habituée aux grands concerts qu’un chapiteau de cirque : le POPB (Palais Omnisport de Paris-Bercy) !
Jusqu’à ce soir et depuis mercredi (du 12 au 16 janvier 2011), les artistes internationaux de Saltimbanco, cette troupe qui ne cesse de voyager ont donc posé leur valise et déplié leur scène au cœur de l’arène de Bercy pour leur seule étape française de l’année. Après cela, ils seront en Allemagne puis en Turquie en février, en Afrique du Sud au mois de mars, et en Australie jusqu’à la fin de l’été. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire si vous aimez voyager…!
Contrairement aux spectacles du Cirque du Soleil se jouant à domicile dans des théâtres construits sur mesure (comme à Las Vegas ou au Tokyo Disney Resort), Saltimbanco a été spécialement conçu comme spectacle de tournée. Sa mise en scène, signée par Franco Dragone, est adaptée à une scène et des décors plus petits que d’ordinaire pour plus de facilité de transport. Sa première a eu lieu à Montréal le 23 avril 1992.
C’est la plus ancienne production encore en activité, la sixième de la compagnie, qui lui a permis d’acquérir une renommée artistique internationale. Le spectacle a été présenté sous un grand chapiteau pendant 14 ans dans 75 villes sur 5 continents, totalisant plus de 4000 représentations devant plus de 9,5 millions de spectateurs.
La version actuellement en tournée mondiale a été conçue spécialement pour les arenas nord-américaines. Suite à un tombeau de rideau annoncé à Rio de Janeiro le 10 décembre 2006 par Daniel Lamarre, le Cirque du Soleil a créé la surprise en annonçant le retour du spectacle dans cette nouvelle formule qui a repris la route en été 2007. Au total, c’est la troisième fois que Saltimbanco revient en Europe, la dernière tournée européenne remontant à 2002-2005.
Comme chaque spectacle du Cirque du Soleil, le spectacle est composé de numéros acrobatiques (il n’y a pas d’animaux au Cirque du Soleil) entrecoupés de saynètes créant un univers fantastique peuplé de personnages faisant office de fil rouge à la trame du spectacle.
Saltimbanco – de l’italien saltare in banco, qui signifie littéralement "sauter sur un banc" – explore l’environnement urbain et ses multiples facettes : les gens qui y vivent, leurs différences et leur ressemblances, la famille et le groupe, le grouillement de la rue et les hauteurs vertigineuses des gratte-ciel. Entre cohue et harmonie, prouesse et poésie, Saltimbanco invite à un voyage allégorique et acrobatique au cœur de la cité.
Le spectacle est inspiré du métissage et de l’urbanité des grandes villes. Issus d’un univers visuel baroque, ses personnages bigarrés et cosmopolites entraînent le spectateur au milieu d’un monde fantaisiste et onirique, une ville imaginaire où diversité se conjugue avec espoir.
Mais la création d’un univers passe aussi par la création d’un univers musical, auditif. Chaque spectacle du Cirque du Soleil est en effet mis en musique par un orchestre interprétant en live des musiques souvent oniriques composées spécialement pour l’occasion. D’ailleurs, les bandes-originales des spectacles du Cirque du Soleil, éditées en CD, sont souvent de gros succès.
La bande sonore de Saltimbanco ne fait pas exception et explore les différentes facettes de l’urbanité et de la voix humaine. Allant de l’éclectique à la musique classique et à la musique moderne, allant des rythmes tribaux aux rythmes cosmopolites, le compositeur René Dupéré a voulu célébrer la diversité des cultures et des langues de nos villes. La musique a été nominée dans quatre catégories au Gala de l’ADISQ au Canada en 1993.
Les personnages de l’univers de Saltimbanco donnent une consistance et un sens à cet univers où l’on parle une langue universelle. A la manière des Sims dans le jeu éponyme d’Electronic Arts, ceux-ci s’expriment entre eux et avec le public à l’aide de syllabes imaginaires aux intonations suffisamment claires pour que l’on puisse les comprendre quelle que soit notre culture. Tout du moins en théorie…
Les êtres les plus primitifs de cet univers sont les Vers multicolores. Comme les reptiles, les Vers multicolores ne sont pas initiés aux subtilités de l’amour. Leur quête se résume à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux et à leur propre survie. Vêtus de combinaisons à capuchon multicolores, ils sont tous identiques, quoiqu’ils arrivent parfois à affirmer leur identité naissante.
Ils exécutent un des numéros du spectacle : celui des mâts chinois, représentant ici les gratte-ciels de Saltimbanco. Entre bond et rebond, les acrobates évoluent dans les airs avec une agilité, une puissance et une rapidité étonnantes.
Viennent ensuite les Vers masqués. Visages sans nom, noms sans visage, ils représentent la masse, la horde de bureaucrates. Simples observateurs, ils se contentent de rentrer dans le rang, de réagir plutôt que d’agir. Ils personnifient le statu quo. Cachés derrière leurs masques, ils sont muets, n’ayant de toute façon rien à dire. Les Vers masqués ont l’esprit prosaïque et ne prennent jamais de risques. Dans le spectacle, ils sont toujours présents autour de la scène pour observer les numéros, installer et déplacer le matériel.
Dans sa combinaison jaune, son extravagant veston vert et sa grande cape jaune, le Maître de piste se pavane avec orgueil dans le monde de Saltimbanco. Il aime attirer les regards et vole souvent la vedette aux autres. Doté d’un charme naturel et d’un sourire irrésistible, le Maître de piste s’en tire à tout coup. S’estimant investi de pouvoirs considérables, il porte un sceptre pour s’en convaincre. Mais comme tout le monde le sait, c’est lui qui détient le pouvoir suprême.
Les Cavaliers sont quant à eux de nobles protecteurs. Calmes et sereins, ils peuvent toutefois attaquer avec une force inouïe lorsque contraints de se défendre ou de venir en aide aux personnes plus vulnérables. Les Cavaliers s’habillent avec élégance, les pointes de leurs grands chapeaux noirs tournées vers l’avenir. Munis de lanternes, ils font figure d’éclaireurs dans le monde de Saltimbanco.
Et comme tout cirque, le Cirque du Soleil a ses clowns, appelés Eddie et le Dormeur dans Saltimbanco. Le premier incarne l’enfant en chacun de nous. Vêtu de son éternelle casquette rouge et portant nœud papillon et bretelles, il part à l’aventure aux confins de son imagination. Il invente tout ce dont il a besoin. Eddie passe à sa guise du monde réel à celui de Saltimbanco pour nous proposer des numéros de mime faisant participer le public. On est loin du clown au nez rouge qui fait peur! Le Dormeur, quant à lui, habite quelque part entre illusion et réalité. C’est un clown qui use d’ironie pour se moquer du monde qui l’entoure. Le Dormeur ne se fait jamais prier pour faire la sieste, vêtu d’un costume à rayures bleues laissant entrevoir sa longue queue en spirale. C’est lui qui introduit le spectacle.
Tout cet univers n’a bien sûr que pour objectif principal de présenter des numéros diablement bien réalisés par les acrobates, jongleurs, trapézistes et autres hommes forts du spectacle. Citons ainsi les boleadoras, la balançoire russe ou encore les bungees qui ont su enchanter le public de Bercy pendant presque 3 heures.
Avec sa scène colorée et chaleureuse et ses matériaux urbains, avec son orchestre et ses artistes, Saltimbanco est plus qu’un simple spectacle de cirque, c’est un spectacle artistique, une fête de la diversité. Dommage que le numéro de cyclisme artistique n’ait pas pu être exécuté à Paris…
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Article et photos par Alexandre Rosa sauf mention.